« Une réflexion déjà mature sur l’approvisionnement de la restauration collective », Mireille Riou-Canals, présidente du CNRC
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« Les objectifs de la loi Égalim sont atteignables. » Nommée tout récemment présidente du Conseil national de la restauration collective (CNRC), installé le 13 mars 2019, Mireille Riou-Canals se veut confiante sur la mission de cette instance. Tout en reconnaissant l’impératif d’une action rapide. Entretien.
Référence environnement : Pour quelles raisons avez-vous été désignée à la présidence du Conseil national de la restauration collective ?
Mireille Riou-Canals : Le CNRC est avant tout une instance d’échange. C’est sans doute l’expérience accumulée dans le registre de la concertation, au long de ma carrière, qui a pesé. Sur le fond, j’ai consacré une trentaine d’années au ministère de l’Agriculture, et notamment, au cours des dernières années, à la Direction générale de l’enseignement et de la recherche. De par ce profil, j’entretiens un lien avec la profession agricole et avec l’aspect éducatif, deux dimensions fortement souhaitées pour le CNRC.
R.E. : Quels est la feuille de route pour cette instance ?
M.R.-C. : Le programme est chargé ! Notre prochaine réunion est prévue pour juin. Nous reviendrons sur les réflexions des quatre groupes de travail en place. Leur composition est arrêtée, et un appel à candidatures est lancée pour en nommer les présidents. Deux d’entre eux portent sur l’approvisionnement des restaurants : l’un sur des aspects généralistes liés aux objectifs de la loi Égalim, l’autre sera davantage « appliqué » et porté sur les outils à mettre en place pour accompagner les évolutions à venir.
Un troisième groupe doit s’atteler à la question du suivi et du contrôle « statistique » de la nature des aliments servi en restauration collective, sachant qu’aujourd’hui, nous n’avons aucun outil de ce type ! Enfin, nous faisons de la lutte contre le gaspillage un axe à part entière de notre feuille de route, car c’est le principal levier pour garder un équilibre économique tout en investissant dans une alimentation de meilleure qualité.
R.E. : Quel a été l’ordre du jour de la première rencontre du 13 mars ?
M.R.-C. : Nous nous sommes penchés sur les trois projets de décret en consultation, et dont la publication est prévue pour fin avril. Le premier traduit l’article 24 de la loi, sur l’approvisionnement des restaurants collectifs. Le second porte sur la démarche expérimentale et volontaire d’affichage de la publication de la composition des menus, par les collectivités territoriales. Et le troisième concerne la création des Comités régionaux de l’alimentation (CRAlim), équivalents du CNRC dans les régions, et fixe les grandes lignes de leur composition.
Les membres du CNRC ont émis un certain nombre d’observations. J’ai noté, de la part de l’administration, une forme d’écoute et de souplesse. Les décrets vont donc évoluer, être soumis à l’ensemble de nos membres.
R.E. : Quelles sont vos premières impressions ?
M.R.-C. : J’ai été marquée par la grande diversité d’acteurs représentés. Nous comptons 54 organisations, dans sept collèges (voir encadré en bas de page). Nous avons eu du mal à faire de la place à tout le monde ! Ensuite, la maturité de la réflexion m’a impressionnée. La feuille de route est clairement adoptée par tous, les participants n’ont pas émis de doutes sur les objectifs. Nous sommes tous partants, et partis pour atteindre les objectifs.
Je sens que l’ensemble des acteurs du CNRC sont poussés presque davantage par la demande sociétale que par l’impératif posé par la loi. À nous de trouver le bon chemin. Nous ne partons pas de rien : beaucoup de cas concrets constituent des modèles à suivre. Je suis confiante pour l’atteinte des objectifs fixés.