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Vient de paraître : Et si on mangeait local

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Tout savoir sur les circuits courts dont l’intérêt ne s’est pas démenti depuis plus de 15 ans. Tel est l’objectif de l’ouvrage « Et si on mangeait local ? », écrit par le journaliste Patrick Philipon en collaboration avec deux chercheurs de l’Inra : Yuna Chiffoleau et Frédéric Wallet, lesquels se sont appuyés sur leurs observations et travaux d’enquête. Destiné au grand public, le livre retrace l’histoire de ces modes de commercialisation. Il donne des clés pour mieux les identifier, décrypte les impacts économiques, sociétaux et environnementaux ainsi que les voies de développement.

À la fois un mode de commercialisation né dans les années 60 au Japon mais aussi porteur de renouveau en tant que source de diversification pour les exploitations agricole et l’économie locale, les circuits courts se présentent sous plus de 20 modalités. Production locale, avec un intermédiaire au maximum, en démarche de production collective ou isolée, produits vendus à la ferme, en grande distribution, en groupement ou en marché de plein de air, en magasin spécialisé, en ville… l’offre se développe. Avec des réussites et des échecs, comme pour les starts-up ! Pour Yuna Chiffoleau, ce mode de commercialisation séduit de plus en plus les jeunes agriculteurs car il apporte du lien, de la valeur ajoutée, et ils sont soucieux de leur empreinte sur l’environnement, même si peu de données existent sur les bénéfices obtenus. C’est aussi une source de diversification pour ce que les sociologues nord-américains appellent « l’agriculture du milieu ». Une agriculture qui se positionne entre marché des commodités et circuits courts, celle qui est la plus malmenée actuellement. Pour que les circuits courts se développent plus, la formation et le soutien politique sont essentiels.

Bon à savoir

Difficile d’avoir une photographie précise de ce mode de commercialisation. Une étude réalisée par l’Inra en 2013 a montré que 42 % des personnes interrogées déclaraient avoir acheté un produit en circuit court le mois précédent l’enquête, avec un panier moyen estimé à 25 euros pour ceux qui le font fréquemment. Le secteur des fruits et légumes est le plus représenté avec la moitié des exploitations concernées par ce mode de commercialisation. Pour 40 % d’entre elles, la vente en circuit court procure trois quart de leur chiffre d’affaires.

Un label pour concilier autonomie des producteurs et information aux consommateurs

Pour identifier les produits de proximité, l’Inra a créé en 2014 le label Ici c’est local pour les marchés de plein de vent. Initié avec la ville de Grabels (34), il apporte une réponse originale : un code couleur renseigne sur la production : vert c’est produit et transformé par le producteur, orange, l’exploitant a acheté le produit a un autre producteur local, violet c’est en circuit long. Outre la couleur, l’étiquette mentionne le lieu de culture ou d’élevage, de fabrication et le nom du producteur. Plus de 50 communes en lien avec les chambres d’agriculture ont depuis adopté la démarche.