Viticulture, le GIEE d’UG Bordeaux s’engage pour les pollinisateurs
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L’union de caves coopératives UG Bordeaux a constitué en 2019 un GIEE, reconnu à l’automne. Une vingtaine d’actions ont été élaborées pour encadrer ces 13 exploitations volontaires, dans laquelle s’inscrit un « plan abeille ». Explications sur les ambitions de cette initiative avec Laëtitia Vendrame, technicienne démarches environnementales chez UG Bordeaux.
S’étendant sur 4700 hectares de vignes et regroupant 300 familles vignerons, l’union de caves coopératives UG Bordeaux compte depuis l’automne 2019 un GIEE. 13 exploitations volontaires, soit 405 hectares, le constitue. Le collectif de viticulteurs a lancé en début d’année un « plan abeilles », qui se poursuivra jusqu’à la fin 2022. Celui-ci a été construit avec le soutien de l’Association de développement de l’apiculture en Nouvelle-Aquitaine (Adana), qui a organisé début mars une formation sur les liens entre les pratiques des viticulteurs et les risques pour les pollinisateurs. « Nous avons compris qu’il y avait beaucoup de paramètres qui compliquaient leur survie, mais que nous avions un rôle à jouer en leur offrant une nourriture de qualité et accessible », explique Laëtitia Vendrame, technicienne démarches environnementales chez UG Bordeaux.
Six hectares de jachères fleuries en 2020
En association avec l’entreprise Arbres et Paysages, le GIEE a commencé à planter des haies. L’installation de six hectares de jachères fleuries en 2020 est également prévue. « On démarre tout juste ! », indique la technicienne. Le GIEE prévoit également le recours aux insecticides en dehors des périodes d’activité des pollinisateurs. Mais aussi de se tourner vers des produits portant la mention « abeille ». La tonte des interrangs et la mise en place des jachères fleuries doit aussi contribuer à l’éloignement des pollinisateurs des parcelles.
Recréer du lien entre viticulteurs et apiculteurs
Trois des viticulteurs engagés ont déjà des ruches sur leurs parcelles. Le GIEE voudrait développer ces pratiques via l’achat de ruches ou des formations. L’objectif est de proposer aux viticulteurs des stages d’initiation à l’apiculture, à travers des cycles de plusieurs sessions. La première, prévue durant le confinement, a été reportée à la prochaine saison printanière, en 2021. L’ambition est de permettre aux exploitants d’allier plusieurs profils : viticulteur, apiculteur et paysagiste. « Nous devons voir plus large que nos parcelles de vignes et réfléchir aux écosystèmes en général », assure Laëtitia Vendrame. Des analyses de pollen seront également réalisées pour mieux connaître la provenance de la nourriture des abeilles.
Davantage faire connaître ces actions
Le GIEE souhaite enfin communiquer plus largement sur ces pratiques : auprès de l’ensemble de ces adhérents, mais aussi du grand public. Une journée porte ouverte participative pour planter des haies, et échanger avec les partenaires du projet, prévue en mars, a été reportée à novembre. « Cette journée doit permettre de faire connaître nos actions et d’insister sur les paysages que nous maintenons, entretenons, auprès des élus ou les riverains », finit Laëtitia Vendrame L’association Apiculteurs indépendants et Vitinnov (cellule d’experts scientifiques et techniques spécialisés dans la protection et la conduite du vignoble), sont également partenaires de cette initiative.
Une feuille de route 2020-2025
Le plan abeilles du GIEE animé par UG Bordeaux s’inscrit dans la politique environnementale pour la période 2020-2025 du groupe. Parmi les objectifs fixés : l’arrêt de l’utilisation des agents chimiques CMR depuis 2020 ; la certification Terra Vitis pour 1 000 hectares d’ici fin 2020 ; la certification HVE sur l’ensemble du vignoble d’ici 2021 ; le passage en bio de 1 000 hectares d’ici à 202.