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Protéagineux, Semae souhaite un système de financement de la recherche plus équitable

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A l’occasion d’une matinée d’échanges organisée par l’interprofession des semences et des plants, Semae, le chef de section céréales à pailles et protéagineux, Thierry Momont, a appelé à créer un système plus juste de financement de la recherche pour les protéagineux.

Thierry Momont, le président de la section céréales à paille et protéagineux de Semae, le 7 avril, l - © D.R.
Thierry Momont, le président de la section céréales à paille et protéagineux de Semae, le 7 avril, l - © D.R.

Pour encourager le développement de la production de légumineuses, et doubler les surfaces d’ici à 2030, le ministre de l’Agriculture a annoncé, fin 2020, le lancement, dans le cadre du Plan de relance, d’un Plan protéines. « Il est à craindre que ce plan ne remporte guère plus de succès que ses prédécesseurs, indique Thierry Momont, le président de la section céréales à paille et protéagineux de Semae, le 7 avril, lors d’une rencontre filière organisée par l’interprofession, sur ces cultures. Si l’on veut que l’intérêt des agriculteurs persiste au-delà des fluctuations du prix de l’azote, il va falloir rendre ces cultures plus attractives. »

Un tiers des hectares en protéagineux financent la recherche

Pour y parvenir, le président de section voit un levier majeur : celui du financement de la recherche. Problème, selon lui : « il n’y a pas de système en place de financement, actuellement, pour les protéagineux. » Seuls un tiers des hectares seraient cultivés avec des semences certifiées et participeraient donc aujourd’hui à cet effort. « La science ne vit pas d’amour et d’eau fraîche, les financements doivent être équitablement répartis. Ce n’est pas normal que seuls les agriculteurs fassent cet effort, alors que la recherche profite à un plus grand nombre », plaide Thierry Momont. Il rappelle ainsi que le montant de la Contribution recherche et innovation variétale, Criv, qui remplace la CVO RC depuis juillet 2019, est quatre fois supérieur en céréales, compte tenu des rendements plus faibles et du plus grand nombre de semences nécessaires en protéagineux.

Imaginer un nouveau narratif semencier

Le président de section appelle donc à inventer un nouveau modèle de financement, collectif, allant de l’amont au consommateur. « Tous ceux qui bénéficient du progrès génétique doivent s’asseoir autour de la table, appelle Thierry Momont. En insistant : les obtenteurs ne veulent pas d’une rente de situation mais d’une couverture des risques. » Des réflexions sont par ailleurs en cours pour « imaginer un nouveau narratif semencier ». La France est en effet le premier exportateur de semences de grandes cultures. « La stratégie FARM portée par la France au niveau européen, sur la sécurité alimentaire, insiste sur la nécessité de produire plus partout, indique Sébastien Abis, le directeur général du club Demeter. La France doit continuer à faire rayonner sa puissance semencière et exportatrice, et expliquer en quoi ses semences sont importantes pour la sécurité alimentaire mondiale. »