Réduction des intrants, une méthode bas carbone approuvée
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Le ministère de la Transition écologique accélère sur le label bas carbone. Le 26 août, quatre nouvelles méthodes ont été validées, dont une portant sur les projets de réduction de l’usage des intrants de synthèse. À cette occasion, la ministre, Barbara Pompili, a lancé un plan d’action sur six mois, notamment pour trouver des financeurs.
Quantifier la diminution des émissions de gaz à effet de serre permise par des projets agricoles de réduction de l’usage d’intrants de synthèse et organiques achetés : c’est l’objectif de la méthodologie Sobac’Eco-TMM. Déposée en janvier par la SARL Sobac, cette méthode a été validée, le 26 août, par le ministère de la Transition écologique, dans le cadre du déploiement du label bas carbone. Elle s’adresse aux exploitations ayant moins un atelier de production végétale : grandes cultures, maraîchage, prairies et fourrages, viticulture, arboriculture, etc.
Le texte cite plusieurs actions concernées, à savoir la suppression des engrais d’origine minérale (phosphore et potassium), des amendements calciques, la réduction d’au moins 30 % des engrais azotés minéraux et organiques achetés, l’utilisation de micro-organismes, des principes de la protection intégrée, ou encore la valorisation des effluents organiques produits sur l’exploitation. Les projets auront une durée de cinq ans. L’ambition affichée est de « permettre au maximum de projets, et donc d’agriculteurs, de faire évoluer leurs pratiques agronomiques vers de plus grandes résilience et autonomie sur leurs exploitations »
Un périmètre d’application bien précis
Deux types d’émissions sont prises en compte par la méthode : les émissions « empreinte », liées à la fabrication des intrants, et les émissions directes, autrement dit « vérifiées », liées au fonctionnement du sol suite à l’apport des intrants. Les émissions découlant des pratiques agricoles sur le périmètre de l’exploitation, comme par exemple l’implantation de couverts végétaux ou le non-labour, ne sont pas prises en compte. « Pour les émissions vérifiées, les facteurs d’émissions liés uniquement aux quantités d’intrants apportées sont utilisés », précise le document. Des co-bénéfices environnementaux et socio-économiques, notamment en terme de qualité de l’eau ou de la biodiversité, sont également attendus.
Un plan d’action sur six mois annoncé par Barbara Pompili
Cette méthode a été validée en même temps que trois autres : celle, attendue de longue date, sur les grandes cultures, la méthode « Ecométhane » portée par Bleu-Blanc-Coeur sur la réduction des émissions de méthane d’origine digestive via l’alimentation des bovins laitiers, et la méthode « Rénovation » pour l’emploi de matériaux et produits moins émetteurs de GES dans le secteur du bâtiment. Par ailleurs, deux autres méthodes concernant la méthanisation et les légumineuses sont actuellement en cours de rédaction.
Lors d’un déplacement, le même jour que la validation de ces méthodes, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a annoncé le lancement d’un plan d’action pour dynamiser le développement du label bas carbone dans les six prochains mois. Trois actions prioritaires ont été définies :
- le renforcement de l’exigence environnementale des méthodes approuvées pour améliorer la qualité des projets labellisés ;
- la mobilisation d’un maximum de financement d’ici à la fin 2021, afin de constituer un fonds d’amorçage d’un million de tonnes de CO2 évitées, soit environ 30 millions d’euros ;
- l’élargissement du nombre de projets éligibles au label bas carbone, grâce à la validation des quatre méthodes.
Actuellement, plus de 100 projets sont labellisés, soit près de 300 000 tonnes de CO2eq évitées.