Sécheresse estivale et pays tiers pèsent sur les résultats du maïs
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Des surfaces en hausse de 5 %, après cinq années d’érosion, mais un rendement national de 89,3 qx/ha, inférieur aux chiffres moyens des cinq dernières années (96,7 qx/ha). Le 23 octobre, l’Assemblée générale des producteurs de maïs (AGPM), présentait son bilan de la campagne maïs 2019. Avec une récolte effectuée à 50 % et estimée à 12,3 Mt, les cultures ont souffert de la sécheresse estivale.
Stockage d’eau et innovation génétique
« Le déficit hydrique est la principale cause de difficulté cette année, explique Thomas Joly, responsable des programmes maïs chez Arvalis. Les premiers semis sont arrivés à floraison dans la période très sèche du mois de juillet. » Les résultats sont cependant très hétérogènes en fonction des régions. « Les rendements sont au rendez-vous pour le maïs irrigué », souligne Thomas Joly. Face à ce constat, Daniel Peyraube, président de l’AGPM, insiste ainsi sur la nécessité de créer des « stockages de la ressource en eau ». Et regrette les blocages existants sur l’accès à diverses techniques d’innovation génétique, qui pourraient représenter une corde de plus à l’arc de la filière pour faire face à ces défis climatiques.
Fourrages : 50 000 ha de transfert de maïs grain
Un constat partagé pour le maïs fourrage, qui a également subi les conditions climatiques de l’été. Si les surfaces restent stables à 1,4 millions d’hectares, les rendements brillent par leur hétérogénéité : de 6 à 18 MS/ha. À noter également que les besoins en stocks fourragers, découlant de la sécheresse, ont conduit au transfert de 50 000 ha de maïs grain vers du maïs fourrage. Dernières victimes de la chaleur de la fin du mois de juillet : le maïs semence, qui malgré une hausse des surfaces de 13 % à 68 500 ha, affichent des rendements en décrochage. Les objectifs de rendement ne sont atteints qu’à 90 %.
Les prix français restent sous pression
Dans ce cadre, l’AGPM annonce des prix payés au producteur en retrait de 5 à 10 %. En cause, les positions de force affichées par les pays de la Mer Noire ou le Brésil. « Le Brésil montre des niveaux records de quantités exportées, ce qui met sous pression les prix notamment dans l’Union européenne », indique Mathieu Çaldumbide, directeur adjoint de l’AGPM. La sécheresse actuelle en Amérique du Sud et les limites encore floues de la production des États-Unis pourraient néanmoins peser dans la balance au cours des semaines à venir.