Le Synabio veut accélérer l’application de ses 18 indicateurs de biodiversité

Le lien entre « label bio » et « biodiversité » est relativement bien établi dans l’esprit des consommateurs. Selon le baromètre de 2021 de l’Agence bio, ils sont 82 % à être d’accord avec l’affirmation « l’agriculture bio favorise la biodiversité ». Le Synabio, syndicat des transformateurs et distributeurs bio, n’a pas l’intention de se reposer sur ce constat. « Par nature, le cahier des charges draine plusieurs exigences positives pour la biodiversité, mais celle-ci n’est pas directement citée comme une finalité », explique Mathilde Gsell, coordinatrice RSE du Synabio.

18 indicateurs de suivi de la biodiversité pour la filière

Pour aiguiller ses adhérents vers une prise en compte accentuée de cet enjeu, de manière volontaire, l’organisation proposait un évènement dédié, le 24 juin à Paris. L’occasion notamment de présenter un guide publié début mai 2021. Le document liste une série d’indicateurs conçus pour mieux monitorer l’impact « biodiversité » d’une filière bio, et ainsi faciliter le pilotage de démarches de progrès. Dix indicateurs s’adressent au secteur agricole, et huit à l’aval (voir encadré). Pour chacun, le Synabio propose une notice d’utilisation et suggère une trajectoire de progrès. Pour l’indicateur « taille des parcelles », par exemple, il est suggéré de viser des parcelles de 6 ha en moyenne pour 2023, et 4 ha en 2030 dans les exploitations bio.

Pas d’indicateurs sur les phyto

Si la pertinence des indicateurs retenus a été soulignée par les participants, l’absence d’une mesure de l’utilisation des phyto a fait réagir. « Nous ne voulons pas éluder cette question, répond Mathilde Gsell. Nous l’abordons, sur deux pages, dans le guide. Nous ne l’avons pas traduit par un indicateur, mais nous travaillons ce sujet, notamment avec des ONG. »

Ces indicateurs sont le fruit d’un travail mené par quinze adhérents du Synabio et ayant abouti en décembre 2020. Des réunions restent toutefois organisées mensuellement. « La question de la création, gestion et remontée des données issue des indicateurs est un enjeu central, rappelle Mathilde Gsell. Nous restons mobilisés pour fluidifier ces aspects. » Les moyens de mobiliser, depuis l’aval, les agriculteurs dans une démarche volontaire, sont aussi à creuser.

Le Synabio reste mobilisé pour faciliter la prise en main des indicateurs

Ces quinze adhérents se sont lancés dans l’expérimentation de tout ou partie des indicateurs pour défricher ces aspects. Leurs retours d’expérience alimenteront les prochaines communications du Synabio. Un premier bilan est prévu pour la fin 2021. Dans sa version actuelle, le guide du Synabio ne s’arrête d’ailleurs pas à la présentation des indicateurs. Il présente en détail les enjeux « biodiversité » dans la filière bio, et donne des conseils pour bien valoriser une stratégie dédiée, aussi bien en termes économiques qu’en termes d’image.

Télécharger le guide « Comprendre et préserver la biodiversité dans les chaînes de valeur bio ».

Les 18 indicateurs de biodiversité du Synabio

Indicateurs « agricoles » :

• Surface en infrastructures agroécologiques (IAE)
• Taille des parcelles
• Rotation ou diversité d’assolement
• Présence de prairies naturelles
• Couverture des sols en hiver
• Diversité des IAE
• Gestion des IAE
• Gestion des prairies naturelles
• Bordures de champs
• Conservation des races menacées/variétés anciennes

Indicateurs « aval » :

• Formation des équipes
• Cartographie des filières à risques
• Intégration de critères biodiversité dans les cahiers de charges filières
• Accompagnement de projets au sein des filières de l’entreprise
• Diversification des ingrédients utilisés
• Préservation des écosystèmes naturels sur les sites d’implantation
• Soutien de projets associatifs ou de recherche
• Labélisation des sites d’implantation