Tendance engrais - Surchauffe sur l’urée
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Les prix de l’urée se sont envolés en juin, entraînant ceux des autres azotés. La demande des agriculteurs s’en ressent, particulièrement dans les zones d’élevage. Les engrais de fond continuent de jouer le rôle de variable d’ajustement.
Perspective de récolte céréalière en baisse malgré le retour des pluies, prix de matières premières agricoles en repli après une orientation ferme, bonne couverture sur la prochaine campagne en azotés lors des mois de printemps, et demande soutenue en azotés sur l’international avec des cours en hausse : les agriculteurs, de plus en plus réactifs, tentent d’intégrer tous ces facteurs contradictoires. La hausse des prix des ammonitrates est de plus 15 euros sur juillet et potentiellement autant sur août. L’urée passe la barre des 400 euros. Dans les zones de grandes cultures, le retour de la pluie s’est traduit par une reprise des achats, après un temps mort au moment de la sécheresse. « Les agriculteurs ont le syndrome de 2008, lorsque les prix de l’ammonitrate s’étaient effondrés. Ils ne pensent pas que la hausse soit durable et préfèrent marquer le pas pour compléter ensuite leurs achats d’engrais azotés au plus près des périodes d’épandage », analyse un acheteur du nord-est. C.D.
En P et K, dans un marché fermement orienté, la morte-saison s’est engagée particulièrement tôt en grandes cultures (dès février en Champagne, par exemple), sur des volumes significatifs. La campagne de ternaire bas son plein en zones céréalières. Dans les régions de polyculture-élevage, à l’inverse, ce sont à nouveau les engrais de fond qui vont être la première variable d’ajustement en volume, avec des achats qui se font au plus près des apports. « Il n’y a plus de morte-saison en élevage », estime ainsi un distributeur de l’Ouest. Une éclaircie cependant pour les éleveurs : le maïs se comporte pour l’instant très bien, avec une avance en végétation qui devrait soulager sérieusement ceux disposant de surfaces ensilage.
Sur l’international, une demande importante de tous les pays, notamment de l’Amérique du Sud, continue de tirer les prix à la hausse. Le recul des cours des matières premières agricoles, s’il se confirmait, aurait cependant un impact sur la demande, et pourrait conduire à un essoufflement de la hausse des prix des engrais. Retour en France, où, du côté de la logistique, la tension est de plus en plus vive sur le fret SNCF. Des situations de blocage dans les négociations avec certains producteurs risquent de se traduire par un transfert important vers la route déjà bien encombrée et plus coûteuse.
Les cotations au 24 juin, prix en euros par tonne pour des quantités importantes, stade distribution. Euro à 1,4254 dollar (entre parenthèses, cours au 27 mai).
Solutions azotées : départ port, sur Rouen, juin, 265 (mai, 220) ; juillet-août, 275-280 ; La Pallice, sans affaire (juin, 230).
Ammonitrates : vrac franco magasin de la distribution, 33,5 %, juin, 295-315 (juin, 295-315) ; juillet, 317-327.
Urée : granulés, VDB ports Atlantique, juin-juillet, 415-420, sans affaires (mai, 345 à début juin, 350).
Phosphatés : vrac départ ports de l’Atlantique, TSP, mai, 415 (avril, 405-410) ; DAP, mai, 490 (490).
Potasse : VDB ports de l’Atlantique, juin, 360-365 (juin, 360) ; franco camion de la distribution, 370 (365-370).
Engrais composés : vrac franco magasin, PK base 25/25, juin-juillet, 400 (395) ; base 3 x 15, juin, 380 (380) ; juillet, 400 (390).