Tendance semis de printemps - Pois et féverole, les grands perdants

Les estimations de semis pour le printemps sont à l’image des marchés : fluctuantes. Chute pour le pois et la féverole, progression pour l’orge de printemps, stable à en hausse selon les régions pour le maïs et joliment orienté pour le blé !

Les campagnes se suivent… et ne se ressemblent pas. L’an passé, les surfaces de pois avaient bondi de près de 50 %. Cette année, cette culture pourrait chuter d’autant. « Nous tablons sur un -40 % », confie Alain Chaumard, responsable semences chez Axéréal (45). Chez Capseine (76), Harm Schapp attend « - 60, voir -65 % ». Gilles Stagnaro, de Nickerson, se veut plus prudent : « une baisse des ventes de semences certifiées ne veut pas dire baisse des surfaces. Rappelons que pour cette culture, le taux de renouvellement est très faible ». La féverole pourrait, elle aussi, fortement marquer le pas. En cause : des rendements décevants et surtout, un prix des céréales très attractif, stimulant leur implantation. « Fin février, il se semait encore du blé tendre d’hiver, avec des variétés alternatives, précise Jean-Baptiste Regnard, chef des ventes céréales chez Semences de France. Sans compter qu’il se sème également du blé tendre de printemps. Tous nos stocks de semences ont été écoulés ». Anne Gilet

Pour Jean-Baptiste Regnard, les premières estimations du ministère de l’Agriculture (+ 1,5 % en blé tendre d’hiver et- 4 % en orge d’hiver) sont un peu « lisses ». « Pour le blé, nous devrions plutôt approcher les + 4 % tandis que l’orge pourrait accuser une baisse de près de 10 % », poursuit-il.

Pour le maïs, les prévisions divergent selon les régions : stables dans le Centre, en augmentation dans les zones d’élevage. C’est le cas notamment dans l’Est où Gilles Lassagne d’EMC 2 (55) explique que « les éleveurs devraient semer davantage de maïs ensilage car aujourd’hui, les stocks de foin sont au plus bas. Il est urgent de les reconstituer ».

Le tournesol pourrait augmenter, porté par des cours à la hausse. Hausse également prévue pour l’orge de printemps mais « surement pas du niveau des + 10 % envisagés en début de campagne », note Jean-Baptiste Regnard. Toutefois, chez Axéréal, les ventes de semences ont progressé de près de 30 %. « N’oublions pas que cette espèce avait fortement chuter dans la région », rappelle Alain Chaumard.