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Ukraine, Solagro propose de convertir du maïs fourrage en maïs grain

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Les conséquences de la guerre sur l’approvisionnement mondial en céréales inquiètent. Solagro produit trois notes qui posent des éléments de repères et pistes de réflexion, dont une sur le maïs, une céréale dont on parle moins car plus épargnée par le conflit. Pourtant, le marché est également affecté.

Ukraine, Solagro propose de convertir du maïs fourrage en maïs grain
Ukraine, Solagro propose de convertir du maïs fourrage en maïs grain

Largement dominé par le continent américain, le commerce mondial de maïs est beaucoup moins affecté que celui du blé par la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Toutefois, son impact n’est pas neutre. Solagro a publié le 27 avril trois notes sur les conséquences du conflit sur l’approvisionnement mondial en céréales. Une est dédiée au maïs. Les deux pays représentent 4 % de la production mondiale, qui s’élève à 1,1 milliard de tonnes, et à 200 millions d’hectares de maïs dans le monde. L’Ukraine et la Russie exportent 29 Mt, soit 16 % des volumes mondiaux et 3 % de la consommation.

Une hausse de rendement trop coûteuse d’un point de vue écologique

Comment remplacer les exportations russes ? En France, Solagro exclut une hausse des rendements. Pourtant, un gain de 20 quintaux / ha, sur les 1,5 Mha de surface de maïs fourrage, permettrait de produire 3 Mt supplémentaires, de doubler les exportations françaises et de remplacer la totalité des exportations russes. Mais pour y arriver, la contrepartie serait trop coûteuse. « Cette hausse de rendement impliquerait de généraliser l’irrigation sur la totalité de la production de maïs grain actuelle et augmenter la fertilisation azotée », explique Solagro.

20 % des maïs fourrages

L’association propose plutôt de convertir 20 % des 1,5 Mha en maïs grain pour produire 3 Mt de grains supplémentaires. Cela suppose toutefois une combinaison de plusieurs mesures que précise Solagro : une diminution du cheptel bovin, en priorité les cheptels fondés sur une alimentation maïs-soja, et une augmentation de la part d’herbe et de fourrages issus de prairies temporaires ou prairies permanentes fauchées, en substitution au maïs fourrage.

En ce qui concerne le blé, elle encourage à augmenter de quelques quintaux à l’hectare les rendements dans les pays les moins productifs plutôt qu’en France où le prix écologique pour y arriver serait trop fort, avec une hausse des intrants et une destruction d’infrastructures agroécologiques. Elle propose également de substituer le blé par des céréales locales et d’intégrer des légumineuses pour fournir de l’azote et des protéines végétales.

Des systèmes herbagers pour l’alimentation animale

De manière générale, Solagro estime qu’il faut végétaliser notre alimentation : une diminution de 20 % de la consommation de protéines animales entrainerait une économie en céréales de près de 3,6 Mt et de 500 000 ha. L’association préconise par ailleurs des systèmes herbagers pour la nutrition animale afin de « préserver les prairies naturelles tout en réduisant la demande en terres arables pour l’alimentation du bétail ».