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Un point sur les marchés céréaliers avec FranceAgriMer

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Le 18 janvier s’est tenu le premier conseil spécialisé de l’année de FranceAgriMer, dédié aux grandes cultures. À son issue, en conférence de presse, Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre, a fait le point sur la situation internationale, à date.

Un point sur les marchés céréaliers avec FranceAgriMer
Un point sur les marchés céréaliers avec FranceAgriMer

« Le redressement de l’euro se poursuit, le prix du pétrole baisse tout comme celui du gaz naturel et des engrais, expliquait Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre, en conférence de presse le 18 janvier, à l’issu du conseil dédié aux grandes cultures de FranceAgriMer. En cause, une croissance mondiale qui devrait ralentir en 2023, notamment dans la zone euro, et qui tire à la baisse la demande sur ces produits. « Même si la baisse est amorcée en engrais, les prix restent toutefois deux à trois fois plus élevés qu’avant la crise sanitaire », précise-t-il. Et Benoît Piétrement, le président, d’ajouter : « 90 % des achats d’engrais pour les apports du printemps sont déjà réalisés par les OS et les agriculteurs. Cette baisse ne devrait donc pas impacter la récolte 2023 sauf pour ceux qui ne sont pas encore couverts ou ceux qui pourraient miser sur de nouveaux apports en fin de campagne pour assurer le taux de protéines. »

Révisions à la hausse pour le blé tendre…

Concernant les bilans mondiaux, les prévisions de récolte 2022/23 et de consommation mondiale de blé tendre sont revues à la hausse par rapport au mois de novembre : elles s’avèrent, avec respectivement 763 Mt et 756 Mt, les plus importantes jamais enregistrées. En cause, une nouvelle hausse attendue en Ukraine et en Australie. Les prévisions ciblant l’Argentine sont quant à elles réduites. Les stocks de fin de campagne s’établiraient à 275 Mt.

… et à la baisse pour le maïs

Entraînée par des récoltes plus faibles en Ukraine, en Europe et aux États-Unis et en Argentine, la production mondiale de maïs est de son côté revue à la baisse, à 1161 Mt, soit - 5 %. Les stocks de report devraient chuter à leur plus bas niveau depuis dix ans, à 254 Mt, y compris chez les principaux pays exportateurs. Selon le CIC, le stock de la Chine serait de 175 Mt. Pour le maïs, les échanges mondiaux sont, pour la 2e année consécutive, en recul du fait d’une demande moindre de la Chine (-16 %). Ce pays reste toutefois le principal importateur, devant le Mexique, le Japon et l’Europe à 27. Principaux exportateurs : États-Unis, Brésil, Argentine et Ukraine.

Difficile de prévoir l’évolution des marchés

Depuis le mois de décembre, sur Euronext, les prix du blé tendre sont à la baisse. Une tendance liée au renforcement de l’euro et à la compétitivité en hausse des marchandises origines mer Noire. Quant aux évolutions des marchés pour les semaines à venir, « difficile de se projeter, concède Marc Zribi, tant les incertitudes sur l’offre et la demande mondiales sont nombreuses. Et de citer, l’évolution du conflit en Ukraine, de la pandémie en Chine, les aléas climatiques… sans oublier la reconduction, ou non, du corridor en mer Noire, instauré pour l’heure du 19 novembre 2022 ou 19 mars 2023. Les affres de Poutine pourraient également continuer à impacter les marchés mondiaux. Ce dernier a, le 16 janvier, annoncé qu’il souhaitait une certaine stabilisation des prix alimentaires en Russie : laissant entendre que les volumes exportables pourraient être contrôlés en cas d’inflation excessive.