Une étude fait état d’un risque de crise de croissance pour le bio
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L’institut Xerfi Precepta est pessimiste pour « l’âme du bio ». Dans une étude publiée fin 2019, et mise en avant le 7 janvier par communiqué, les experts de Xerfi s’inquiètent d’une possible crise de croissance pour la filière, sur fond de « guerre des prix et d’industrialisation de la production ». Les progressions de ce marché, qui pourrait atteindre les 15 milliards d’euros en France à horizon 2022, se construisent « alors que la France est loin d’être autosuffisante », souligne Philippe Gattet, directeur d’étude chez Xerfi.
Une pause dans la croissance du bio serait « salutaire »
D’où une menace double : celle de voir les importations augmenter, et celle de céder à la tentation d'intensifier les pratiques agricoles bio. Xerfi rappelle ainsi le débat sur l’utilisation de serres chauffées pour produire des fruits et légumes hors saison, en 2019, qui avait été marqué par la prise de position favorable à ces serres de plusieurs acteurs du monde agricole. « Le risque de voir le bio dénaturé de ses valeurs originelles prend de l’ampleur […], poursuit Philippe Gattet. Une pause de la croissance pourrait être salutaire, le temps que la filière tricolore se structure. »
Virage aussi pour la distribution
L’étude Xerfi se penche également sur le secteur de la distribution du bio. Diagnostic : les enseignes spécialisées se concentrent et « adoptent les codes de la grande distribution », les leaders du marché étant engagés dans une course à la taille. En parallèle, les magasins indépendants totalement autonomes connaissent une disparition accélérée. La grande distribution, qui représente plus de la moitié de ce marché, pourrait de son côté gagner encore du terrain, selon Xerfi. Tout comme les circuits internet.