Veille de FranceAgriMer, la France au pied du podium mondial pour le blé

Comme en 2019 et 2020, la France est à la quatrième place du classement mondial de la compétitivité du blé. Depuis 2016, Agrex Consulting, cabinet de conseil spécialisé dans les filières agricoles et FranceAgriMer produisent une veille positionnant la France par rapport à ses concurrents internationaux sur le blé tendre. La veille vise la France et ses douze concurrents (1), ainsi que les pays de destination (2), la Chine et l’Inde, qui, sans faire partie des concurrents de la France, sont à surveiller. Les six axes de compétitivité sur lesquels s’appuie la veille sont : le potentiel de production, les facteurs agroclimatiques, les conquêtes de marchés, le portefeuille des marchés, l’organisation des filières et la macroéconomie. 77 % de la production mondiale de blé est ainsi suivie par la veille.

La stabilité des rendements et de l’approvisionnement en blé français reconnue

La veille de la campagne 2020-2021 a été présentée en conférence de presse, le 10 novembre. La France arrive en queue de peloton en ce qui concerne la surface moyenne de blé tendre dans les exploitations (31,1 ha), face à l’Australie et sa moyenne de 440 ha, ou au Kazakhstan, à la Russie et à l’Ukraine, dont les moyennes sont autour de 300 ha. Ces grandes exploitations permettent de réduire les charges fixes, mais la France, avec des rendements supérieurs, parvient à se repositionner. Concernant les coûts de production, soit les semences, produits phytosanitaires et engrais, la France est dans la moyenne mondiale, avec 62 $/tonne.

La variabilité des rendements de la France est faible, de l’ordre de 11 %, entre l’Australie et ses 17,2 % et les États-Unis, 7,2 %, en dessous de la moyenne mondiale de 14 %. Une stabilité rassurante et appréciée des clients de la France, qui peuvent compter sur un approvisionnement régulier et ce, tout au long de l’année. En effet, l’écart moyen sur les volumes mensuels exportés est seulement de 16 % pour la France, contre 77 % pour l’Argentine, 53 % pour l’Ukraine et 33 % pour la Russie.

N°1 en blé meunier, mais des lacunes en termes de soutien à la production

Concernant les cultures, la France est le quatrième pays en ce qui concerne les surfaces de blé tendre biologique (2,9 %) après la Lituanie, 4,1 %, la Roumanie, 3,2 % et l’Allemagne, 3,1 %. Elle est aussi championne mondiale du pourcentage de blé meunier sur la collecte, avec 97 % de blé meunier et seulement 3 % du blé déclassé en fourrager. Concernant le soutien à la production, la France se situe à la troisième place après l’Allemagne et le Royaume-Uni, avec 193 €/ha. Mais compte tenu des variations de rendements d’un État à l’autre, cela ne représente que 2€/quintal en France, contre 3 € dans les pays de l’Est et 5 € aux États-Unis.

Le classement final de compétitivité est le suivant : la Russie arrive en tête avec 609 points sur 1000, suivie par les États-Unis et ses 599 points et le Canada, avec 575 points. La France suit de près le podium, avec 551 points. Selon Benoît Bechet, d’Agrex Consulting, les principaux leviers d’amélioration, pour la France, résident dans une optimisation des contraintes phytosanitaires et parasitaires, les réglementations toujours plus strictes absorbant les effets positifs de la sélection variétale. Autre piste, le soutien direct à l’agriculture : « Les coûts de production dépassent parfois les prix de vente. Or, pour être compétitifs, il faut des revenus, et l’agriculture est loin d’être le secteur le plus soutenu » regrette Benoît Bechet.

(1) Russie, États-Unis, Australie, Canada, Allemagne, Ukraine, Lituanie, Argentine, Royaume-Uni, Roumanie, Bulgarie et Kazakhstan.

(2) Cameroun, Brésil, Indonésie, Turquie, Corée du Sud, Algérie, Maroc, Italie, Pays-Bas, Espagne, Belgique, Égypte, Japon et Philippines.