Agrotendances

Be Api dévoile les résultats d’une étude sur la rentabilité de l’agriculture de précision


Une étude menée par Be Api et dévoilée le 26 février 2025 démontre que l’agriculture de précision permet des gains significatifs. Face aux enjeux climatiques et économiques, cette approche séduit de plus en plus de distributeurs. Be Api lance de nouveaux outils et accueille quatre nouvelles coopératives, consolidant ainsi son réseau et son ambition de couvrir 400 000 hectares en 2025.

Olivier Descroizette, directeur de Be Api - © S.Ay.
Olivier Descroizette, directeur de Be Api - © S.Ay.

« Le marché de l’agriculture de précision connaît une forte croissance, avec une progression de 20 %. Nous sommes une société rentable, dégageant un résultat net positif de 350 000 euros. Cette rentabilité concerne également les exploitations agricoles », souligne Olivier Descroizette, directeur de Be Api, filiale de Bioline by InVivo, le 26 février 2025 au Salon de l’Agriculture.

30 à 108 €/ha en modulant la fertilisation

Rien qu’en modulant la fumure de fond, les exploitants peuvent obtenir un premier retour sur investissement.

Pour démontrer l’intérêt économique de l’agriculture de précision, Be Api a mené une étude mettant en avant les gains potentiels pour les agriculteurs. « Elle prouve que, rien qu’en modulant la fumure de fond, les exploitants peuvent obtenir un premier retour sur investissement et accroître leurs rendements, avec une augmentation moyenne de 5 à 10 quintaux par hectare pour le blé. Nous avons également établi que le retour sur investissement (ROI) se situe entre deux et quatre ans, avec un gain potentiel de 30 jusqu’à 108 euros par hectare pour les cultures industrielles à plus forte valeur ajoutée. »

Des gains importants sur la betterave, inexistants sur les orges de printemps

Les données collectées entre 2018 et 2023 révèlent que l’optimisation de la fertilisation azotée et de la fumure de fond génère des gains moyens de :

  • 332 à 347 €/ha pour les betteraves,
  • 35 à 150 €/ha pour le blé tendre,
  • 73 à 273 €/ha pour les orges d’hiver,
  • 33 à 188 €/ha pour le colza.

« En revanche, l’impact reste limité sur les orges de printemps », reconnaît Olivier Descroizette.

Concernant le maïs, le pilotage de l’irrigation permet d’obtenir des gains compris entre 120 et 478 €/ha, grâce à l’augmentation des rendements (+317 €/ha, avec une hausse pouvant atteindre 15 quintaux par hectare) et aux économies d’eau allant jusqu’à 51 mm, soit un gain supplémentaire de 111 €/ha.

En orge hybride, la modulation des doses de semis en fonction du potentiel des parcelles (de 130 à 250 g/m²) permet de générer un bénéfice de 40 €/ha.

Lancement de fonctionnalités sur les prairies, la vigne et l’irrigation

Ces résultats permettent aux conseillers de démontrer aux agriculteurs les bénéfices concrets de l’agriculture de précision.

« Ces résultats permettent aux conseillers de démontrer aux agriculteurs les bénéfices concrets de l’agriculture de précision. La rentabilité est avérée dans 75 % des cas », explique le directeur de Be Api.

Afin d’accompagner cette dynamique, Be Api lance en janvier 2025 l’outil « Be Api Rendement », conçu pour interpréter les cartes de rendement et les transformer en conseils de fertilisation. Trois autres solutions sont également en préparation :

  • Be Api Fertilité pour les prairies,
  • Be Api Potentiel Irrigation,
  • Be Api Potentiel & Fertilité Vigne.

En 2024, quatre nouvelles coopératives ont rejoint Be Api : la coopérative de Bellême, La Tricherie, Le Gouessant et le Comptoir Agricole.

Be Api regroupe désormais 31 distributeurs et couvre 350 000 hectares, avec un objectif de 400 000 hectares d’ici 2025.

Des atouts pour les distributeurs, les agriculteurs et les pouvoirs publics

Olivier Descroizette fait le point sur les arguments en faveur de l’agriculture de précision pour différents acteurs.

POur les coopératives et négoces :

  • Attirer de nouveaux agriculteurs en quête d’efficience
  • Fidéliser les adhérents grâce à une offre complète en approvisionnement et services
  • Optimiser la gestion des intrants
  • Assurer une plus grande régularité des collectes
  • Renforcer l’attractivité et le professionnalisme du métier de conseiller
  • Facilitation de la transition agroécologique

Pour les agriculteurs :

  • Une exploitation plus résiliente face au changement climatique, avec des gains moyens de 4 à 5 qx/ha par rapport aux autres exploitants
  • Meilleure connaissance des sols
  • Adaptation des stratégies d’apports en fonction de la fluctuation des cours
  • Des solutions autre que chimiques pour mieux gérer le développement des adventices et des maladies
  • Une meilleure valorisation des effluents d’élevage
  • Une homogénéité accrue dans le développement des cultures
  • Une exploitation optimisée des équipements existants
  • Une gestion plus flexible des travaux agricoles
  • Des économies d’énergie, notamment sur l’irrigation

Pour les pouvoirs publics :

  • Solution efficace de transition agroécologique adaptée à toutes les agricultures
  • Diminution des gaz à effet de serre et du lessivage des nitrates
  • Diminution des indices de fréquence de traitement
  • Diminution de la pression sur la ressource en eau
  • Diminution de la pression sur les ressource naturelles et non renouvelables (potasse, chaux, phosphates)
  • Meilleure gestion de la matière organique
  • Suivi du stockage du CO2 dans les sols