Andermatt France : vingt nouvelles biosolutions attendues et un CA doublé d’ici à 2030
Non contente d’avoir passé le cap des 10 ans en 2024, Andermatt France poursuit le développement de son portefeuille de solutions naturelles, avec deux priorités : mettre en marché des innovations issues du groupe ou de partenaires, et développer des solutions existantes sur d’autres usages. La société, qui a ajouté dix solutions de biocontrôle sous AMM et deux biostimulants sur les deux dernières années, envisage ainsi de commercialiser vingt nouveaux produits d’ici à 2030 et doubler son chiffre d’affaires, pour atteindre 18M€ en 2029 (9,4 M€ en 2024).

Pour ses dix ans d’existence, Andermatt France a affiché, en 2024, un chiffre d’affaires à hauteur de 9,4 M€ (8,2M€ en 2022, +15 %). La filiale du groupe Andermatt Biocontrol s’est appuyé, pour cela, sur son catalogue de solutions de protection des cultures, qui devrait encore d’élargir dans les cinq prochaines années. Une vingtaine de nouvelles solutions devrait en effet proposées par Andermatt France, alors que la société ambitionne de doubler son chiffre d’affaires d’ici à 2029, pour atteindre les 18 M€.
En vigne, un fongicide attendu pour 2025
Présent sur le marché de la vigne depuis 2018 et l’homologation du Vitisan, Andermatt compte trois solutions sur ce segment, pour trois usages couverts : l’oïdium, le botrytis et le mildiou. 80 000 hectares de vigne sont aujourd’hui couverts par au moins l’un de ces produits en France, un chiffre en augmentation de 40 % depuis deux ans. « Les utilisateurs sont satisfaits de ces solutions, notamment plébiscitées en Champagne, mais aussi sur l’arc méditerranéen et de plus en plus dans le Bordelais », indique Ludivine Manoury, cheffe marché Soins des cultures.
« L’objectif est de travailler (le nouveau fongicide) avec nos partenaires pour une prise en main du produit et un véritable lancement en septembre »
Homologué contre l’oïdium et le botrytis, le Vitisan a été validé en 2024 par l’IFV pour son effet secondaire sur black rot. Des essais en laboratoire comme au champ ont montré que la solution développait également une action contre le mildiou.
Andermatt attend, pour 2025, un nouveau fongicide contre oïdium, avec des effets secondaires contre le mildiou, le black rot et l’excoriose. « L’objectif est de le travailler avec nos partenaires pour une prise en main du produit et un véritable lancement en septembre », déclare Ludivine Manoury.
Pas moins de sept autres solutions de biocontrôle (cinq fongicides et deux autres produits de biocontrôle, dont un herbicide) seront commercialisées sur ce marché d’ici la fin de la décennie.
En pomme, proposer un programme « quasi-complet »
En arboriculture, Andermatt France compte aujourd’hui sept solutions de biocontrôle, pour plus de 10 cultures et 21 usages couverts. Le firme est aujourd’hui capable de proposer un programme « quasi-complet » en pommes, en contrôlant les ravageurs et les pathogènes les plus importants : la tavelure, la puceron cendré, le carpocapse, les maladies de conservation, les maladies estivales.
Nous avons deux virus pour lutter contre les lepidoptères, que sont le carpocapse des pommes et la tordeuse orientale du pêcher. Nous sommes en attente d’un troisième virus, un baculovirus.
« En France, nous avons deux virus pour lutter contre les lépidoptères, que sont le carpocapse des pommes et la tordeuse orientale du pêcher. Nous sommes en attente d’un troisième virus, un baculovirus. Avec ces trois virus, pour trois différents isolats, nous sommes capables d’alterner sur toutes les générations et donc de proposer un programme pour protéger les pommes des lépidoptères », selon Ludivine Manoury.
En 2025, Andermatt attend également l'homologation définitive de Curatio, traitement préventif contre la tavelure. Le produit comptait 18 usages en dérogation l’année passée, contre la cloque du pêcher, la rouille de la prune ou encore la cercosporiose en olive. « Il a été utilisable quasiment toute l’année puisque nous avons obtenu trois dérogations successives, couvrant 11 mois sur 12 », rappelle la cheffe marché.
Pour le NeemAzal-T/S, attendu comme « la solution » pour remplacer les insecticides retirés du marché (à l’instar de la spirotétramate), une dérogation est attendue cette année contre le puceron du prunier. Elle viendrait compléter deux précédentes dérogations, accordées en 2024, sur pommes/poire/cerises et pêche/abricot/nectarine. La matière active est en cours de réhomologation au niveau européen depuis fin 2022, pour un verdict de l’Efsa attendu courant 2026. En 2024, 40 % des surfaces en pommes ont reçu au moins un passage de l’insecticide.
Dans les cinq prochaines années, dix solutions de biocontrôle (quatre autres insecticides, trois fongicides et trois autres produits de biocontrôle) sur les problématiques ravageurs et maladies seront proposées par Andermatt France, .
Traitement des locaux et grains stockés, « Nous ne sommes pas arrivés au bout du potentiel et du marché »
Andermatt France mise, depuis 2022, sur le développement de Silicosec, seul insecticide de biocontrôle à base de terre de diatomées, pour le traitement des locaux et des grains stockés. En trois ans, les ventes ont été multipliées par trois. « Nous ne sommes pas arrivés au bout du potentiel et du marché. Nous avons pris la décision de renforcer l’équipe avec deux promoteurs techniques, dont un qui arrive en février », déclare Clémence Cantau, responsable marketing et communication.
Des essais pour le traitement des grains par couche ont été validés avec Arvalis. Cette méthode permet la capture de 99 % des silvains dentelés dans les boisseaux traités. Malgré une légère baisse du PS des grains traités, elle fait figure d’alternative aux traitements chimiques traditionnels, pour sécuriser la protection des grains dans les silos de stockage.
Un développement de services est en cours autour du produit avec des formations de bonnes pratiques de stockage, des animation auprès des agriculteurs ou technico-commerciaux, ainsi que la mise en service, en 2025, de dix applicateurs Applicosec. Une multiplication par dix des CEPP est attendue cette année, accompagnée de projets essais sur la farine meunerie, la germination et le traitement de semence.
En grandes cultures, le recrutement en cours d’un chef de marché
Sur ce secteur, historiquement peu enclin aux biosolutions, Andermatt France possède neuf solutions, couvrant dix usages. « L’objectif est de pénétrer ce marché, qui a du mal à trouver l’intérêt du biocontrôle », reconnaît Ludivine Manoury. Pour ce faire, deux personnes, dont un chef de marché Grandes cultures, seront recrutées cette année.
« L’objectif est de pénétrer le marché des grandes cultures, qui a du mal à trouver l’intérêt du biocontrôle »
Outre le déploiement de solutions sur pommes de terre, Novodor et Rhizovital 4200 en tête, Andermatt mise également sur le stimulateur de défenses sur céréales à paille Eliseos, d’ores et déjà homologué. Deux solutions de biocontrôle (un insecticide et un fongicide) sont attendues dans les cinq prochaines années.
En maraîchage, un premier virus contre la Tuta absoluta sur tomate
En 2025, Andermatt France commercialisera le Tutavir, premier virus contre la Tuta absoluta sur tomate, présenté lors du CIRAA 2024. Dans les cinq prochaines années, six solutions de biocontrôle (trois fongicides, deux insecticides et une solution biocontrôle) devraient garnir le portefeuille d’Andermatt France.
Concepts clés et définitions : #Biosolutions