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Chez Corteva, la marque « Biologicals » se structure autour d’un portefeuille élargi de solutions

Le | Protection des cultures

Avec le rachat de Stoller et Symborg en 2023, Corteva entendait se positionner comme un leader du marché des biosolutions. L’année qui a suivi a permis à la société et sa plateforme « Biologicals », dotée de moyens humains et matériels augmentés, d’organiser son offre de biostimulants, ainsi que ses méthodes d’expérimentation, d’évaluation et de mise en marché. Les premiers produits issus de l’acquisition devraient être disponibles dès 2025.

Chez Corteva, la marque « Biologicals » se structure autour d’un portefeuille élargi de solutions
Chez Corteva, la marque « Biologicals » se structure autour d’un portefeuille élargi de solutions

En mars 2022, Corteva France annonçait la création de sa plateforme « Biologicals », avec pour objectifs affichés 25 % de biosolutions dans son chiffre d’affaires à horizon 2030, ainsi que 500 000 ha couverts par des biostimulants en 2026 et le développement d’offres combinatoires entre les biostimulants et les solutions de sa plateforme santé végétale et semences.

Deux ans plus tard, les ambitions sont restées les mêmes, les moyens, eux, ont quelque peu évolué. Et pour cause : un an après ces annonces, la firme officialisait le rachat des sociétés Stoller, spécialiste de la physiologie et de la santé végétale, et Symborg, expert de la microbiologie et des biotechnologies, confirmant ainsi sa volonté de peser dans le marché des solutions biologiques. « Nous sommes passés d’une stratégie de mise en marché par des contrats tiers à une stratégie de croissance externe, avec l’intégration des portefeuilles de Stoller et Symborg. Nous gardons des produits tiers à la gamme mais le gros du développement des biosolutions se fait désormais par ces entreprises », présente Romain Richard, chef marché biostimulants chez Corteva France.

Suite à ses acquisitions, la société obtient pas moins d’une centaine de nouvelles biosolutions, dont la moitié n’avait pas de précédent de commercialisation sur le sol français. Démarre alors un travail de structuration du portefeuille désormais bien garni de Corteva Biologicals, autour de trois piliers, dont deux concernent les biostimulants (qui représentent, pour l’heure, l’intégralité des produits Biologicals, sauf un biocontrôle, Esseva). Le premier d’entre eux, placé sous l’égide de la « performance », réunit plus d’une vingtaine de produits : des micro-organismes (bactérie endophyte, micro-organismes rhizosphère, endo-mycorhize), ainsi que des additifs et engrais spécialisés (inhibiteur de nitrification, engrais foliaires efficients). « Notre enjeu stratégique sur ce pilier est l’efficience nutritionnelle. C’est pour nous un moyen d’apporter à la culture des éléments fertilisants efficients et d’améliorer leur capacité de valorisation », rapporte Romain Richard. À l’Utrisha N, produit phare de Corteva Biologicals, s’ajoutent dorénavant d’autres solutions telles que le TricoSym Bio, le Resid, ou encore le MycoUp. Elles se caractérisent par leurs usages divers (additifs, ferti-irrigation, micro et granulé, pulvérisation), « de manière à pouvoir couvrir tous les champs d’application possibles ».

La résistance aux stress abiotiques, « principal vecteur de croissance » dans le marché des biostimulants

Le deuxième pilier en question, la « résilience », entend améliorer la vigueur des cultures et leur résilience dans des conditions de stress abiotique. « C’est aujourd’hui le principal vecteur de croissance dans le segment biostimulants, c’est une attente forte des distributeurs face au contexte climatique », dévoile Guillaume Guepet, responsable communication marketing santé végétale. Elle comprend trois principales catégories d’actifs : les acides aminés, les facteurs et co-facteurs de croissance. Deux projets basés sur les signaux phyto-hormonaux, à la base de l’expression des stress abiotiques, sont actuellement en cours d’homologation. « Nous attendons des innovations majeures à partir de 2028 pour agir directement, et de manière plus robuste, sur le métabolisme de la plante au travers des phyto-hormones », atteste Guillaume Guepet. Pour la mise en marché de ces futurs produits, Corteva Biological opte sur une stratégie similaire aux produits de protection des plantes (PPP) « pour la simple et bonne raison qu’aujourd’hui, la réglementation engrais et biostimulants ne permet pas d’avoir des effets revendiqués suffisamment clairs dans la catégorie des voies métaboliques, explique Romain Richard. Pour avoir un effet de promotion de la floraison ou de réduction de la chute physiologique, il faut être dans la réglementation des régulateurs de croissance des plantes (PGR) et le seul moyen d’obtenir ces allégations est d’aller dans cette voie réglementaire ».

Un responsable dans chaque région commerciale

Corteva Biologicals présentera ses nouvelles solutions aux distributeurs à partir de septembre 2024. La nouvelle offre Biologicals de Corteva s’appuie, en France, sur un réseau commercial renforcé. Chaque région s’est vue dotée d’un responsable « pour venir appuyer commercialement et supporter les ventes de biostimulants et de nutrition des plantes » : Célia Morvan (région Ouest), François Bernolin (région Est), Samuel Paquet (région Nord), Khalil Loughzal (région Champagne) et Juliette Retif (région Sud). Deux autres responsables sont en cours de recrutement, pour les régions Centre et Sud-Ouest. Cette nouvelle équipe sera chargée, dès la rentrée 2024, de présenter les solutions nouvellement acquises par Corteva auprès des distributeurs, pour des premières commercialisations attendues en 2025. Une trentaine de biosolutions estampillés Corteva devraient ainsi faire leur apparition sur le marché français.

    • Retrouvez cet article dans le dernier numéro du mag en ligne Biostimulants de Référence Agro.