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Corteva France met les bouchées doubles sur les biosolutions

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D’ici à 2026, Corteva France compte développer ses biostimulants, produits d’origine naturelle et de biocontrôle pour atteindre 30 % de son chiffre d’affaires. Le groupe multiplie les partenariats et dispose désormais d’une plateforme d’innovation dédiée.

Auréliane Bekkal, chef de marché VAM, Romain Richard, chef de marché biostimulants, Alain Pescay, di - © D.R.
Auréliane Bekkal, chef de marché VAM, Romain Richard, chef de marché biostimulants, Alain Pescay, di - © D.R.

« Avec le spinosad, Corteva Agriscience bénéficie de plus de vingt ans d’expérience dans la recherche de produits naturels », avance Alain Pescay, directeur marketing santé végétal pour Corteva France, lors d’une conférence de presse organisée le 23 mars 2022. Le groupe, qui se présente comme le leader mondial dans la découverte, l’optimisation et le développement de solutions inspirées des produits naturels, met tout en place pour prendre des parts de marché sur ces biosolutions alternatives aux produits phytosanitaires conventionnels : biostimulants, produits d’origine naturelle et de biocontrôle.

« Ces produits devraient constituer 30 % de notre chiffre d’affaires d’ici à 2026, reprend Alain Pescay. Voire davantage, car cette année, nous avons déjà dépassé nos objectifs. »

Une plateforme d’innovation dédiée aux biosolutions

Corteva se structure pour développer ces solutions alternatives et dispose désormais d’une plateforme d’innovation « biologicals » dédiée.

Grâce à des accords de distribution et ses propres innovations, le groupe est déjà ou sera en mesure de proposer des biostimulants pour l’efficience nutritionnelle (gamme Utrisha), pour le métabolisme des plantes (gamme Kinsidro) et pour la gestion des stress abiotiques (gamme Sosdia), ainsi que des solutions d’origine naturelle (Inatreq active, Qalcova active pour le spinosad, Jemvelva active pour le spinetoram) et des produits de biocontrôle (phéromones, biofongicides, bioinsecticides, bionématicides et bioherbicides).

En biocontrôle, la société compte entre autres sur le développement de son insecticide Fycilia et sur celui de sa gamme de confusion sexuelle Enrapta dotée d’un système breveté de phéromones microencapsulées, « qui ne nécessite pas de dépose », explique Auréliane Bekkal, chef de marché VAM.

Enfin, la société compte participer à la croissance des biostimulants, estimée à plus de 4 millions d’hectares en France d’ici à cinq ans, contre 2,5 millions d’hectares en 2021. « Corteva a près de 3 000 micro-parcelles de screening dédié à travers l’Europe », précise Romain Richard, chef de marché biostimulants. Au moins trois nouvelles solutions sont attendues d’ici à 2026.

La société distribue déjà ses traitements de semences nutritionnels présents dans les offres LumiGEN, ainsi que

, qui permet de transformer l’azote atmosphérique (N2), présent dans l’air, en NH4+, forme directement assimilable par la plante. Elle lancera, en 2024, une nouvelle solution Optinyte technology : cet inhibiteur de nitrification, pour un usage en mélange avec toutes les formes d’engrais, améliore l’efficience de l’azote apporté.

De multiples partenariats

« Notre stratégie est de développer une approche combinée et de collaborer en mode Open-innovation, souligne Alain Pescay. Nous sommes ouverts à tout, l’objectif est d’identifier et de caractériser les meilleures technologies que nous sommes en capacité de développer. »

Les partenariats se multiplient : Pro Farm, M2i, Bois Valor, Symborg, Lavie Bio, Elemental Enzymes, Dadelos Agrosolutions et Gaïago ont passé un accord pour faire distribuer leurs produits, ou même les faire développer par Corteva. « Nous donnons un nouveau souffle à ces produits, notamment en déterminant le positionnement optimal et en les intégrant à nos solutions », souligne le directeur marketing.

Insecticide du sol et biostimulant sur maïs, variété Protector Sclérotinia et Ballad sur colza… les offres combinées sont déjà une réalité.

« Un pipeline d’innovations considérable »

« Notre pipeline d’innovations à lancer dans les cinq prochaines années est considérable, relève Sylvain Bedel, directeur général Corteva France. Tant en santé végétal, avec plus de quarante produits, qu’en semences. Les investissements en R&D du groupe se sont élevés à 1,2 milliard de dollars en 2021. » Derniers investissements de taille, opérationnels ce printemps 2022 : un 3e centre de technologies appliquées aux semences à Aussonne, près de Toulouse, et un centre de R&D dédié aux solutions combinatoires à Eschbach, au sud-ouest de l’Allemagne, près de la frontière française.

« Nos investissements sont orientés sur quatre axes stratégiques, reprend Sylvain Bedel. Le développement des biosolutions, la défense de nos solutions conventionnelles pour une approche combinatoire, la génétique, avec les nouvelles techniques de sélection sur lesquelles nous attendons l’approbation européenne, et l’agriculture numérique/les applications d’aide à la décision. Car les biosolutions exigent un positionnement encore plus précis. »

 

Corteva France en chiffres :

• 1 000 employés

• 240 millions d’euros de chiffre d’affaires : 40 % semences, 60 % santé végétale

• 3 réseaux commerciaux distincts (1 en santé végétale, 2 en semences : Pioneer et Brevant)

• 4 sites de production, 8 centres de recherche semences et santé végétale