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À l’international, les points de vigilance se multiplient pour les marchés céréaliers

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Production mondiale de maïs en berne, incertitude sur la poursuite du corridor en mer Noire, tremblement de terre en Turquie, climat hivernal et manque d’eau… les éléments d’attention sont nombreux. Le 15 février 2023, FranceAgriMer a fait le point sur la situation des marchés céréaliers.

À l’international, les points de vigilance se multiplient pour les marchés céréaliers
À l’international, les points de vigilance se multiplient pour les marchés céréaliers

Le conseil dédié aux grandes cultures de FranceAgriMer, organisé le 15 février, a confirmé les prévisions du mois précédent, sur les évolutions des marchés céréaliers. Si la production mondiale de blé est une nouvelle fois revue à la hausse (784 Mt), celle de maïs continue de décroître. Elle est abaissée de 4 Mt, à 1151 Mt. « Des tensions récentes sur le prix du maïs ont été observées, en raison d’une production attendue en forte baisse, seulement 47 Mt, et à l’incertitude de la présence ukrainienne lors de la prochaine campagne », a souligné Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre.

En effet, comme l’avaient indiqué les économistes du réseau des chambres d’agriculture, la veille, la reconduction ou non, du corridor de la mer Noire, à partir du 18 mars, est un point majeur d’attention pour les prochaines semaines. Les indications actuelles, à ce sujet, seraient « préoccupantes », selon Marc Zribi. Une forte baisse de la récolte de blé est d’ailleurs attendue en Ukraine, en 2023, autour de 50 Mt. Les prévisions des exportations de blés ukrainiens ont ainsi été revues à la baisse, à 12,6 Mt. Au contraire, la production russe est revue à la hausse.

Peu d’informations sur la Turquie

Interrogé sur les conséquences du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, Marc Zribi indique qu’il est encore trop tôt pour mesurer. Il cite néanmoins, avec prudence, des chiffres fournis par le cabinet de conseil UkrAgroConsult. « Selon eux, 25 % des moulins turcs se trouveraient dans la zone touchée par le séisme. Si cela se confirme, cela risque fortement de freiner les exportations de farine du pays », explique-t-il.

Vigilance sur les conséquences de l’hiver doux

Concernant les conditions climatiques, les fortes disparités de température, au niveau européen, durant l’hiver n’auraient pas eu de conséquences sur les cultures, qui semblent en bonne forme. « Ces dernières semblent néanmoins avoir perdu une certaine tolérance aux conditions hivernales, souligne Clémence Lenoir, chargée d’études économiques sur les grandes cultures, chez FranceAgriMer. Le manque d’enneigement est un point d’alerte pour les ressources disponibles pour irriguer au printemps, poursuit-elle. Attention également aux nuisibles, favorisés par ces conditions météorologiques douces. »