Agriculture et biodiversité, Noé accompagne désormais 14 distributeurs
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Le neuvième groupe de travail du Club Agata s’est tenu le 23 juin, à Paris. Ce collectif rassemblant différents acteurs du secteur agro-alimentaire vise à construire des outils facilitant les démarches de biodiversité dans les filières, mais aussi à accompagner ses adhérents dans ce sens. Les OS sont au cœur de cet élan.
Un peu plus de quatre ans après son lancement, le Club Agata poursuit sa croissance. Ce groupe de réflexion, piloté par l’association Noé, rassemble différentes structures issues des filières agro-alimentaires. Les adhérents actuels sont l’AGPB, Agromousquetaires, Agri Confiance, Barilla, CRC, Mondelez et Val’épi. Une nouvelle adhésion pourrait être rapidement annoncée. Ce collectif est toutefois passé de la réflexion à l’action, comme l’ont rappelé ses animateurs le 23 juin, lors du neuvième groupe de travail d’Agata. « Nous avons atteint le cap des 100 parcelles dans lesquelles nous réalisons des protocoles de mesure de la biodiversité, dans 60 exploitations travaillant avec 14 coopératives et négoces », détaille Enzo Armaroli, animateur du club. Des chiffres qui progressent d’année en année. Val de Gascogne et Ynovae se sont ajoutés à la liste des OS impliqués (1).
Noé veut aider les marques à s’intéresser à la biodiversité
En parallèle à ces projets de terrain, mais aussi pour les structurer, Noé continue d’enrichir la boite à outils qu’elle façonne à destination des acteurs de filières alimentaires souhaitant initier une démarche biodiversité. Après les fiches facilitant la prise en main de 14 indicateurs de biodiversité publiées à l’été 2021, et l'annuaire des naturalistes susceptibles de collaborer avec des agriculteurs, lancé en décembre 2021 et qui compte désormais plus de cent références, Noé finalise six nouveaux documents. Soit un pour chacun des six indicateurs retenus par l’ONG (2) portant sur les pratiques agricoles à impact sur la biodiversité.
« Pour une marque souhaitant lancer le suivi d’un de ces indicateurs chez les agriculteurs qui l’approvisionnent, il n’est pas évident de savoir quel objectif viser, explique Pauline Lavoisy, chargée de programme chez Noé. Ces documents les aideront à piloter leur démarche et se situer. » Par exemple, pour l’indicateur « utilisation des pesticides », le document recense tous les labels, les certifications, mais aussi toutes les politiques d’incitations publiques et réglementation qui intègrent ce critère, et quels sont les seuils visés au cas par cas.
Faciliter le comptage des infrastructures agroécologiques
Enfin, à plus longue vue, Noé travaille sur la création d’un convertisseur des surfaces couvertes par des infrastructures agroécologiques, IAE. Celles-ci sont calculées de différentes manières selon les dispositifs, avec des coefficients spécifiques pour la Pac ou la HVE, par exemple. Résultat, un industriel peut disposer de jeux de données hétérogènes selon les agriculteurs. « Vu l’importance des IAE pour le maintien de la biodiversité agricole, cet indicateur est majeur, nous souhaitons faciliter sa prise en main et son suivi », insiste Pauline Lavoisy. Un stage co-encadré avec l’Institut national de l’information géographique (IGN) est en cours pour avancer sur ce convertisseur, qui doit permettre d’harmoniser les données, mais aussi de les rendre le plus proche possible de la réelle emprise au sol des IAE.
(1) Axereal, Caproga, Coop de Mansle, Dijon Céréales, Hauller, La Tricherie, Océalia, Oxyane, Scara, Soufflet, Terrena, Terre atlantique, Val de Gascogne, Ynovae.
(2) Infrastructures agroécologiques, couverture des sols, travail du sol, utilisation de pesticides, diversité cultivée, fertilisation azotée.