Référence agro

Biodiversité, premiers enseignements pour les 12 OS collaborant avec Noé

Le | Cooperatives-negoces

L’ONG Noé a présenté, le 2 décembre, les premiers enseignements de trois projets menés avec l’AGPB, Agromousquetaires et Barilla. En tout, douze coopératives et négoces ont mobilisé 45 exploitations autour du suivi de la biodiversité, sur plus de 60 parcelles.

Logos et emplacement des 12 OS collaborant avec Noé. - © D.R.
Logos et emplacement des 12 OS collaborant avec Noé. - © D.R.

Pour Noé et ses partenaires, 2021 aura été marquée par le lancement de protocoles de suivi de la biodiversité sur 45 exploitations agricoles. L’ONG, via trois adhérents de son Club Agata (AGPB, Agromousquetaires et Barilla), est passée à l’application pratique des 14 indicateurs de biodiversité sélectionnés à l’intention des acteurs des filières agroalimentaires souhaitant mener une démarche biodiversité. Un bilan a été fait lors du dernier groupe de travail Agata, le 2 décembre.

Cinq OS avec Agromousquetaires, sept avec Barilla

Deux de ces projets impliquent plusieurs OS. Celui que porte Barilla réunit ainsi Axereal, la Scara, Caproga, Dijon Céréales, Soufflet, Terrena et Terre Atlantique. Deux protocoles simples portant sur le sol et les pollinisateurs sont appliqués directement par les agriculteurs de 19 exploitations. De son côté, Agromousquetaires a recruté une stagiaire pour réaliser les manipulations sur 27 parcelles de 18 agriculteurs de la Tricherie, Coop de Mansles, Oxyane, la Scara, et du négoce viticole Hauller. Davantage d’indicateurs ont pu être suivis, notamment les vers de terre ou la flore des bords de champs, en plus de l’activité des sols et des pollinisateurs. Les contours de la suite à donner à ces deux initiatives, en 2022, sont en train d’être définis. Autre adhérent d’Agata, l’AGPB a co-construit avec Noé un programme, sur 2021 et 2022, grâce à un financement de la Région Nouvelle-Aquitaine, impliquant Océalia et la Chambre régionale autour de l’ensemble des indicateurs Agata.

Premiers retours techniques…

Noé met en avant de premiers enseignements, dès cette première année, notamment concernant les pollinisateurs, suivis sur l’ensemble des 66 parcelles pilotes des trois projets. « Nous constatons que la diversité des infrastructures agroécologiques et la diversité des cultures ont un effet favorable sur les pollinisateurs sauvages, explique Enzo Armaroli, animateur du Club Agata. La flore des bords de champs également, mais ici, c’est davantage les pratiques d’entretien, notamment la fauche tardive qui ont un effet, plutôt que la diversité florale. Des résultats logiques, mais qui ont le mérite de mettre du concret sur ces mécanismes naturels. »

… et surtout méthodologiques

Si Noé reste mesuré sur les conclusions de fond, avec des données à étoffer dans le temps, et à « faire parler » via des modèles statistiques robustes, les retours d’expérience, à ce stade, offrent aussi des résultats d’ordre méthodologique. « Les trois formats de projet, avec des moyens humains et financiers divers, valident les protocoles les plus faciles à déployer en autonomie pour les OS, et ceux qui nécessitent une animation et des compétences spécifiques », glisse Enzo Armaroli. Des éléments précieux pour Noé, qui peaufine par ailleurs un annuaire des naturalistes prêts à contribuer à de tels projets. L’ONG accumule ainsi les retours de terrain pour éclairer ses adhérents dans leurs démarches de progrès, et pour inciter le plus grand nombre d’acteurs des filières alimentaires à se saisir de ses indicateurs.