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Agritel table sur une récolte française de 33,4 Mt de blé tendre

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L’enquête réalisée par Agritel mi-juillet avance une moisson 2022 de blé tendre à 33,4 Mt, soit un recul de 2 Mt en un an. Partout, précocité et hétérogénéité dominent. Mais le nord de la France s’en sort mieux que le sud.

Agritel table sur une récolte française de 33,4 Mt de blé tendre
Agritel table sur une récolte française de 33,4 Mt de blé tendre

Du 18 au 22 juillet, Agritel a réalisé un sondage auprès d’un large panel d’opérateurs de la filière afin d’estimer la récolte française de blé tendre. Celle-ci s’établirait à 33,4 Mt, en recul de 2 Mt par rapport à l’an passé, à 35,43 Mt. C’est la 7e plus faible récolte depuis 2000. Cette estimation se base sur les surfaces établies par le ministère de l’Agriculture : 4,71 millions d’hectares, en baisse de -5,6 % par rapport à la campagne précédente. Le rendement est estimé à 71,1 quintaux par hectare selon Agritel, soit -0,90 % sous la moyenne des dix dernières années.

Parmi les faits marquants de l’année : précocité et hétérogénéité

« Face à des conditions météo très dures -gel, sécheresse, grêle, températures caniculaires - , une très grande hétérogénéité de rendements est également enregistrée au sein même des exploitations selon les types de sols, les précédents et les variétés, détaille Michel Portier, directeur général d’Agritel. Un gradient allant du Sud vers le Nord se dessine avec des rendements qui déçoivent fortement au sud de la Loire. Le printemps sec laissait craindre le pire mais les pluies tardives du mois de juin ont sauvé la situation dans les régions situées au nord de la Loire. »

Qualité au rendez-vous

Comme nous l’avions indiqué dans notre tour de plaine de la semaine passée, les critères qualitatifs semblent au rendez-vous. « Seuls les taux de protéines sont parfois un peu faibles au nord de la Loire, notre Michel Portier. Entre les impasses liées à la sécheresse du printemps, de meilleurs rendements qu’attendus ou une réduction des doses appliquées en raison des prix record de l’azote, les facteurs limitants la protéine sont multiples. « Cela nécessitera davantage de travail d’homogénéisation des lots mais la qualité globale est bien là. Nos principaux débouchés trouveront ainsi la marchandise recherchée » insiste-t-il.

Demandes précoces à l’export

« Bien que les disponibilités de blé français soient réduites cette année, la demande est particulièrement soutenue sur la scène internationale » confie Michel Portier avant d’ajouter : « Les principaux importateurs ont réalisé de faibles récoltes cette année. Le Maroc par exemple a produit 2,3 Mt, tous blés confondus, contre plus de 7 Mt en 2021 ». La faiblesse de l’euro vis-à-vis du dollar, mais surtout l’absence jusqu’alors des blés ukrainiens et la faible présence des blés russes sur le marché, permettent aux blés français de s’exporter plus rapidement que d’habitude. Reste désormais à surveiller la mise en application du récent accord sur les corridors d’exportations de céréales en Ukraine, et la montée en puissance des exportations russes, afin de savoir si le marché mondial du blé parviendra à s’équilibrer ou, au contraire, continuera à très fortement solliciter le blé français. « C’est donc dans une extrême volatilité que les cours devraient poursuivre leur évolution » conclut Michel Portier.