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Alternatives aux néonicotinoïdes, les fournisseurs engagés dans une course contre la montre

Le | Agrofournisseurs

Du biocontrôle à la génétique, les agrofournisseurs n’ont pas attendu la récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne pour préparer des alternatives à destination de la filière betterave. Si le contexte offre de la visibilité à ces travaux, l’enjeu du calendrier demeure épineux.

Alternatives aux néonicotinoïdes, les fournisseurs engagés dans une course contre la montre
Alternatives aux néonicotinoïdes, les fournisseurs engagés dans une course contre la montre

Dans une actualité chargée autour de la fin des dérogations pour les néonicotinoïdes, les agrofournisseurs se mobilisent, et le font savoir. Dans un communiqué daté du 14 février, la société Koppert explique ainsi qu’elle travaille sur des alternatives depuis deux ans. Elle participe ainsi, avec Tereos, à un programme de recherche, ChrysControl, pour lutter contre les pucerons de la betterave grâce à des chrysopes. Koppert précise toutefois que le projet prendra fin en avril 2024, et explique se laisser le temps de « peaufiner sa stratégie de lutte ». « Malgré l’urgence, il nous reste encore des essais à réaliser avant la commercialisation, détaille Gisèle Broquier, directrice générale de Koppert France. Il reste des freins technico-économique à lever […] pour finaliser des stratégies économiquement viables pour le producteur. »

Des alternatives attendues, et à combiner

Dans un autre registre, Deleplanque rappelle, le 27 janvier, l’arrivée de cinq nouvelles variétés tolérantes à la jaunisse. L’aboutissement d’une dynamique annoncée lors du Symposium jaunisse organisé à l’été 2022. Le semencier communique sur « une capacité à sécuriser le rendement à hauteur de 85 % en situation extrême d’inoculation artificielle, soit potentiellement 90 % en situation de jaunisse modérée. » Ces variétés seront testées en post-inscription au printemps 2023. Deleplanque rappelle que la tolérance variétale constitue une « sécurité majeure », mais que « c’est bien la combinaison des leviers accessibles qui permet d’optimiser le résultat. »

Nul doute que les acteurs de la filière betterave sont très attentifs à ces travaux. Mais pour le secteur, le temps presse : si en 2023, les pertes seront « couvertes » par le ministère de l’Agriculture, les points d’interrogation restent nombreux pour 2024. Sur le terrain, les preuves d’une efficacité consolidée dans le temps sont importantes. Dans certaines zones très touchées par la jaunisse, les distributeurs anticipent d’ores et déjà un recul de la sole betteravière pour l’année prochaine.