Charles Vaury, Gaïago « Grâce au programme French Agri Tech, des portes vont s’ouvrir pour nos entreprises »
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Gaïago, société spécialisée dans la revitalisation des sols agricoles, fait partie des 22 lauréats du programme French Agri Tech. Charles Vaury, directeur de la transition, a expliqué à Référence agro en quoi consiste ce programme, et en quoi il va accélérer le développement de l’entreprise.
Référence agro : En quoi consiste la French Agri Tech ?
Charles Vaury : Il s’agit d’un programme pour encourager et accompagner les acteurs de la transition écologique dans le secteur de l’agriculture. Cela reprend le modèle de la French Tech, et donne aux lauréats un accès à une start up manager et à de nombreux accompagnements. Gaïago est l’une des 22 entreprises à constituer la première promotion, sur 600 sociétés d’Ag-tech en France. Pour être choisi nous avons dû déposer un dossier puis passer un oral devant un jury.
R.A. : Qu’est-ce que ce programme va vous apporter ?
C.V. : Un accompagnement financier, avec par exemple, une amélioration de la cotation bancaire par la Banque de France et sans doute des subventions ciblées. Nous espérons des aides publiques pour le financement de nos projets de recherche. Nous bénéficierons d’un accompagnement pour le recrutement, et des conseils d’un avocat sur notre stratégie de propriété intellectuelle. Ce programme vise aussi à faciliter le développement international des Agri Tech, avec, entre autres, une simplification de l’envoi d’échantillons. Chez Gaïago, nous espérons que le sujet de la revitalisation des sols sera abordé par nos représentants dans les instances européennes. Cela facilitera notre travail, notamment commercial. Nous aurons accès à des outils digitaux spécifiques à nos activités et à des correspondants French Tech dans toutes les instances nationales : le ministère de la Transition écologique, la direction générale des entreprises, la direction générale du trésor. Grâce au programme French Agri Tech, des portes vont s’ouvrir pour nos entreprises dans ce monde administratif souvent compliqué. Enfin, nous allons contribuer à des travaux collaboratifs avec les autres sociétés sélectionnées.
R.A. : Vous évoquez des travaux collaboratifs. Avez-vous déjà des partenariats en place avec d’autres entreprises de la French Agri Tech ?
C.V. : Tout à fait, nous échangeons, par exemple, avec Sencrop, spécialiste des stations connectées. Nos produits requièrent des conditions particulières d’applications. L’objectif de ces échanges est de voir comment des prévisions météorologiques affinées permettraient d’améliorer l’efficacité de nos produits. Nous sommes très ouverts aux collaborations : pour notre programme carbone, nous travaillons avec le laboratoire Aurea, TerraTerre, South Pole et FarmLeap.
R.A. : Quels sont vos objectifs de développement ?
C.V. : L’international ! Nous avons plus de 100 distributeurs en Europe, et nous voulons aller en chercher encore plus à l’international, y compris dans des pays plus lointains tels que le Brésil, les USA, l’Afrique du Nord. Nous avons aussi pour objectif d’accélérer notre programme carbone, qui répond à une vraie urgence agroécologique, que nous constatons tout particulièrement en cette période de sécheresse. Enfin, notre dernier gros sujet est de financer des programmes de recherche sur la fertilisation. Nous voulons optimiser et améliorer la fertilisation, qui est aujourd’hui très importée.
Créée en 2014, Gaïago, entreprise malouine, commercialise des biostimulants prébiotiques et probiotiques, avec pour objectif de revitaliser les sols.