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Décarbonation, UPL lance ses fermes pilotes en France

Le | Agrofournisseurs

UPL a affiché depuis plusieurs années sa volonté de s’impliquer dans la décarbonation de l’agriculture. Après avoir lancé des programmes Outre-Atlantique, en Inde et en Afrique du Sud, le groupe concrétise son ambition en Europe, à  commencer par la France : des projets pilotes ont démarré, en appui d’initiatives de distributeurs. Le point avec Carole Rocca, directrice projet carbone et digital pour l’Europe. 

Décarbonation, UPL lance ses fermes pilotes en France
Décarbonation, UPL lance ses fermes pilotes en France

Un an après avoir annoncé le lancement de son programme de décarbonation en Europe, UPL amorce la phase de concrétisation en France. « Notre objectif est d’accompagner, dans un premier temps, avec trois distributeurs, quinze fermes de grandes cultures pilotes », informe Carole Rocca, directrice projet carbone et digital pour l’Europe. Un premier projet, regroupant six agriculteurs engagés pour cinq ans est déjà lancé. D’autres devraient bientôt suivre. La société vise l’accompagnement de 30 000 hectares avant un déploiement plus conséquent.

Faciliter la prise en main des programmes carbone

UPL ne cherche pas à être porteur de projet mais vise une co-construction. Son objectif : faciliter la prise en main par les agriculteurs des programmes carbone, les accompagner, avec des conseillers et distributeurs, dans les solutions à mettre en place, puis leur trouver des acheteurs. « Nous avons instauré de nombreux partenariats avec divers spécialistes, des acteurs reconnus sur le marché du carbone, prêts à intervenir selon les besoins des producteurs », précise Carole Rocca. UPL a créé son réseau en France : distribution agricole, instituts techniques, conseillers agronomiques, spécialistes des outils digitaux, de la certification… « Nous mettrons à disposition telle ou telle expertise, en nous engageant financièrement, explique la directrice projet. Et ce, afin d’offrir à chaque agriculteur pilote, un diagnostic, des propositions de leviers d’action, un accompagnement personnalisé, un audit et, enfin, un suivi chaque année pendant cinq ans afin qu’ils soient en mesure de vendre les crédits carbone. »

Viser un intérêt au-delà du crédit carbone

Avec une moyenne de crédits générés qui s’avère faible et un prix du carbone peu élevé, UPL a pris l’option de ne pas se focaliser sur la recherche de crédits carbone, mais sur d’autres améliorations, comme l’entretien de la vie du sol ou la réduction des apports d’engrais. « Les crédits carbone ne constituent pas une entrée directe mais un bénéfice supplémentaire », explique Carole Rocca. La société mise sur ses biosolutions et sur les références acquises. « Les biosolutions constituent un levier majeur de la transition agro-écologique et doivent apporter un réel intérêt pour l’agriculteur », avance la responsable. Les projets pilotes lancés intègrent d’ailleurs une biosolution de gestion de l’azote encore en développement et qui devrait être mise sur le marché dans deux ans.

S’appuyer sur les expériences Outre-Atlantique

« En Europe, la France est le pays le plus avancé sur le sujet, reprend la responsable. Elle a sa propre méthodologie, une volonté politique, des acteurs déjà engagés. Certains distributeurs possèdent déjà un service carbone. Raison pour laquelle nous avons démarré notre programme de décarbonation européen dans l’Hexagone. » L’Espagne, la Grèce et l’Italie suivent.

Carole Rocca s’appuie, pour lancer les projets, sur l’ensemble des équipes d’UPL. « La dimension carbone est intégrée dans les réflexions de chacun », souligne-t-elle. La directrice du projet carbone peut également profiter des expériences d’autres pays. UPL a en effet lancé une phase pilote au Brésil, en Argentine et en Inde à l’automne 2021, ainsi qu’en Afrique du sud fin 2022. « Les conditions et la méthodologie y sont différentes, mais les grands standards restent les mêmes, souligne-t-elle. Et le marché du carbone, quant à lui, n’est pas franco-français. »