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“Être moteur pour des agricultures durables et rémunératrices”, Yves Picquet, DG Bayer Crop Science France

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Directeur général de la division Crop Science de Bayer France depuis le 1er juillet 2020, Yves Picquet est chargé de finaliser, d’ici à juin 2021, l’intégration de Monsanto. Il vise une structure intégrée offrant la possibilité de construire, avec la distribution agricole, des itinéraires culturaux durables par culture. Des itinéraires qui intègrent les quatre piliers de solutions de la société : les semences, les produits phytosanitaires de synthèse, les spécialités de biocontrôle et le digital. Interview.

“Être moteur pour des agricultures durables et rémunératrices”, Yves Picquet, DG Bayer Crop Science France
“Être moteur pour des agricultures durables et rémunératrices”, Yves Picquet, DG Bayer Crop Science France

Yves Picquet a intégré la division Crop Science de Bayer en 2003, en Belgique, dont il est originaire. Depuis 2009, il a occupé des postes de direction dans les pays de l’Est, Roumanie puis Russie, d’où il a également géré les activités de la Biélorussie, du Kazakhstan, des pays du Caucase, des républiques d’Asie centrale et de l’Ukraine. Au 1er juillet 2020, Yves Picquet a été nommé directeur général de la division Crop Science de Bayer France.

Référence agro : Comment s’opère l’intégration de Monsanto, démarrée en août 2018 ?

Yves Picquet : Nous prévoyons de la finaliser au 1er juin 2021, avec une nouvelle structure intégrée comprenant une direction des territoires commune et deux directions grands comptes, l’un pour les semences, l’autre pour les phytos.

Nous terminons un plan de départ volontaire : 53 postes sont supprimés, mais 12 d’entre-eux sont déjà vacants, avec notamment des départs en retraite non remplacés, et 11 postes vont être créés, dans le digital et le marketing.

Actuellement, le marketing est unifié, mais les réseaux commerciaux pour les semences et les phytos sont distincts.

R.A. : Quelle orientation souhaitez-vous donner à la division Crop Science, désormais armée de semences, de produits phytosanitaires de synthèse, de spécialités de biocontrôle et de digital ?

Yves Picquet : Forts de ces quatre piliers, nous travaillons avec la distribution agricole et les filières sur des itinéraires par culture, avec l’ensemble de nos solutions. Nous souhaitons proposer une offre globale, durable et rémunératrice, pour toutes les agricultures, qu’elles soient bio, labellisées, HVE… Et ce, sur nos principaux marchés que sont les céréales, le maïs et la vigne. Une idée serait, à l’avenir, de garantir le résultat si l’agriculteur suit un certain programme ; une réflexion parmi d’autres qui permettrait de réduire la prise de risque pour les producteurs.

La protection des cultures sera toujours nécessaire. Nos solutions vont permettre de gagner en durabilité, de réduire les IFT et d’optimiser le revenu des agriculteurs. Entre autres exemples, notre OAD Movida aide les viticulteurs à diminuer leur nombre de traitements fongicides sans réduire le niveau de protection ; notre plateforme d’agriculture numérique Fieldview, unique en son genre, optimise la densité de semis pour les maïsiculteurs… En céréales, nous développons un nouvel OAD pour positionner les fongicides. Nous investissons 2,4 milliards d’euros à la recherche et développement et 65 % est dédié aux alternatives à la chimie : semences, biocontrôle et digital.

R.A. : Quelles innovations comptez-vous apporter prochainement ?

Yves Picquet : Le portefeuille de Bayer s’est fortement enrichi d’innovations ces dernières années et nous comptons poursuivre sur cette lancée. Nous attendons notamment une innovation régulière en semences de maïs avec une quinzaine de nouvelles variétés chaque année (grain et fourrage), et nous continuerons à innover dans la protection des plantes sur de nombreuses cultures, en particulier en herbicides betteraves, en fongicides vigne (biocontrôle et de synthèse), en nématicides légumes utilisables en agriculture biologique, en traitements de semences colza et en pièges à insectes. Notre ambition est également de monter en puissance sur le biocontrôle, segment sur lequel nous avons actuellement cinq produits homologués. Nous misons sur notre propre recherche et sur l’innovation ouverte, avec notre LifeHub Lyon. Des partenariats se créent avec des start-up sur des innovations prometteuses, comme celui signé avec Gencovery, en décembre 2020.

R.A. : Bayer a lancé, le 1er février, une campagne institutionnelle “Unis par nos défis” auprès du grand public, dont plusieurs messages ont trait à son activité agricole. Quelle en est l’intention ?

Yves Picquet : Nous souhaitons mieux expliquer nos activités et engager un dialogue avec les citoyens. Grâce à une plateforme dédiée, ces derniers peuvent se renseigner et échanger avec notre société. Nous nous positionnons comme un acteur crédible et légitime dans les secteurs cruciaux que sont la santé et l’alimentation, avec les mêmes aspirations en matière d’environnement que tous nos concitoyens. Cette démarche d’ouverture et de transparence met en avant nos salariés pour mieux expliquer nos engagements. Les premiers retours sont positifs, nous comptabilisons déjà cinq millions de vues sur Internet.

En France, nous sommes à la pointe en matière de transition agroécologique. Je m’en rends d’autant plus compte que j’ai passé ces dernières années à l’étranger. Notre campagne de communication contribue, à son échelle, à dépassionner le débat sur l’agriculture et, entre autres, les pesticides.

Bayer CropScience France en chiffres :

- Chiffre d’affaires 2020 : 440 M€, ⅘ phytosanitaires et ⅕ semences

- Premiers segments de marché en phytos : herbicides céréales, fongicides céréales, fongicides vigne et herbicides maïs

- Semences : présence sur le maïs, colza et semences potagères.