Référence agro

L’innovation variétale, une place toujours majeure aux Culturales

Le | Agrofournisseurs

Cette année encore, l’innovation variétale a tenu une place majeure aux Culturales. Outre les performances des variétés en matière de productivité et de qualité, la résistance aux maladies reste l’une des attentes fortes des distributeurs, avec la recherche de marchés de diversification et un retour en force du seigle. Tour des stands.

L’innovation variétale, une place toujours majeure aux Culturales
L’innovation variétale, une place toujours majeure aux Culturales

Les semenciers n’ont pas manqué le rendez-vous du premier grand salon agricole qui se tenait en présentiel depuis la pandémie de la Covid-19, les Culturales, du 15 au 17 juin à Bétheny près de Reims. « Nous voulons montrer le progrès génétique de nos variétés à nos clients, que nous n’avons pas vus depuis longtemps », explique François Jansseune, chef produit colza chez Limagrain. Organisées en plein air, les Culturales sont en effet l’occasion pour les semenciers de montrer, dans des microparcelles, leurs produits phares, les nouveautés, ou encore les produits qui devraient arriver sur le marché dans les prochaines années sur les grandes cultures. Les distributeurs veulent avant tout des valeurs sûres. « C’est très simple : j’attends, de mon semencier, des variétés toujours meilleures pour le rendement, la qualité et les maladies », résume Emmanuel Bonin, technicien en charge des semences céréales à paille chez Soufflet, rencontré sur le stand de RAGT Semences.

Blés et orges, lutter contre la jaunisse

« Sur les maladies, la tolérance à la jaunisse sur les blés et l’orge revient sur le devant de la scène, ainsi que la cicadelle sur blé qui transmet la maladie des pieds chétifs », indique Emmanuel Sterlin, responsable marketing et communication chez Saaten Union. L’axe est également travaillé chez KWS Momont. « En orge, la difficulté est de trouver des variétés à la fois résistantes à la JNO et acceptées par les brasseurs », reconnaît Nicolas Dezobry, chef produit céréales et protéagineux.

Des solutions pour réussir le colza

Du fait de sa situation géographique dans l’Est de la France, les Culturales ont fait la part belle au colza, dont la conduite s’avère de plus en plus compliquée. C’est pourquoi, depuis deux ans, KWS Maïs France développe son concept « colza 360° ». « Il rassemble actuellement cinq variétés ayant de bons rendements et une bonne résistance aux maladies », explique Jean-Philippe Cochet, responsable marketing colza et maïs. Parmi les difficultés de la culture : son implantation et les attaques d’insectes. « Nous proposons une offre associant du colza à des légumineuses gélives qui sont des leurres à insectes », ajoute François Jansseune. Des associations également dans l’air du temps chez Lidea : « Nous lançons cette année des variétés de colza avec des plantes compagnes, explique Joris Combe, directeur commercial. C’est une illustration de ce que nous voulons faire sur toutes les espèces afin de proposer des solutions agroécologiques. »

Le grand retour du seigle

Outre les espèces traditionnelles de grandes cultures, le seigle fait un retour en force chez les semenciers. « Il monte en puissance, reconnaît Anne Roze, responsable communication chez Deleplanque. C’est une plante rustique, résistante à la sécheresse, qui demande peu d’intrants et qui, surtout, a un fort pouvoir méthanogène. » Selon KWS Momont, les surfaces sont passées de 25 000 hectares environ en 2020 à 40 000 ha cette année. « Mais cela reste faible par rapport à l’Allemagne où la culture représente 600 000 ha, explique Nicolas Dezobry, chef produit céréales et protéagineux. Nous essayons de développer son usage en alimentation animale. Nous voulons remplacer une partie du marché du triticale par du seigle hybride : dans les essais d’Arvalis, les rendements sont 15 % supérieurs au triticale. » Semences de l’Est mise également sur la culture et a élargi sa gamme en 2021 avec du seigle hybride.

Une diversification agroécologique

De plus en plus de semenciers se diversifient. « Nous développons une gamme de plantes multiservices, pour allonger les rotations ou pour un usage en intercultures », étaye Emmanuel Sterlin. La société Cerience, issue de l’union entre Terrena Semences et Jouffray Drillaud, mise sur les couverts végétaux « dans une approche agronomique et une vision globale de la rotation ». Semences de Provence présentait également ses solutions pour les intercultures. « Elles se développent en grandes cultures, même si la technique n’est pas toujours simple, explique Claudine Velche, technico-commercial Est. Il y a des problématiques de levées, notamment en été à cause de la sécheresse. »

L’évolution climatique en toile de fond

Les distributeurs sont à l’affût de solutions pour adapter l’agriculture au changement du climat. La génétique est une des réponses. Dans ce cadre, Lemaire Deffontaine travaille sur les « variétés délaissées par les multinationales, explique Philippe De Wilde, responsable développement. Elles répondent aux attentes des distributeurs en termes de rusticité, de tolérance aux maladies et d’adaptation à l’évolution climatique. » Le changement climatique a également un impact sur la production de semences. « Nous recherchons de nouvelles surfaces de multiplication en maïs pour sécuriser les approvisionnements, explique Jean-Philippe Cochet. Nous sommes à flux tendu du fait de la sécheresse. Nous voulons augmenter nos stocks pour sécuriser les approvisionnements vis-à-vis des distributeurs. »

Retrouvez en image les stands des semenciers présents aux Culturales 2021 :