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Au Sia 2024, les sujets de fond occultés par l’actualité

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Le Salon de l’agriculture 2024 s’est démarqué par le contexte chamboulé dans lequel il s’est tenu. Dès le jour de l’ouverture, il fut le théâtre de fortes mobilisations de la part des agriculteurs. Et si les récents débats autour de l’agriculture ont eu pour effet de susciter la curiosité du grand public, ils ont occulté, par leur incertitude, des sujets de fond.

Au Sia 2024, les sujets de fond occultés par l’actualité
Au Sia 2024, les sujets de fond occultés par l’actualité

Alors que de nombreuses conférences du Salon de l’agriculture 2024 portaient sur des sujets porteurs et actuels, tels que le carbone, l’agrivoltaïsme ou l’intelligence artificielle, ce sont belles et bien les mobilisations d’une partie des agriculteurs et les discours des politiques qui ont attiré l’attention. L’ouverture du salon a été fortement retardée par l’irruption d’une foule d’agriculteurs courroucés. Du « jamais vu en 60 ans de Sia », selon Arnaud Lemoine, directeur du Ceneca, l’organisation propriétaire de l’événement. Le stand de Lactalis a été envahi, le lundi 26 février, par la Confédération paysanne, tandis que les représentants d’éleveurs laitiers de 10 pays de l’UE ont manifesté pour exprimer leur mécontentement.

Des journalistes généralistes demandeurs d’informations techniques

Côté salle de presse du Sia 2024, un nombre important de journalistes venus des médias grand public ont travaillé aux côtés de la presse spécialisée. « Nous avons constaté une technicité accrue des questions soulevées par les journalistes de la presse grand public, confie ce responsable presse institutionnel. Là où, il y a quelques années, nous étions interrogés sur des aspects sommaires, comme le nombre d’agriculteurs ou de cultures en France, il y a aujourd’hui une volonté de comprendre le plan Ecophyto, les enjeux liés à l’importation ou à la loi Egalim. »

Une monopolisation des discussions autour du prix plancher

La proposition d’Emmanuel Macron d’un prix plancher, tout comme la mesure « pragmatique », promise par le chef de l’État pour remplacer le CSP ou les dérogations concernant l’interdiction de molécules, ont monopolisé les discussions et les prises de parole, écartant d’autres sujets d’importance pour le secteur, tels que les soutiens aux filières blé dur, bio, légumes et fruits, l’eau, le biocontrôle, le Parsada pour identifier des alternatives aux substances actives menacées de suppression, les propositions des organisations, et les innovations des entreprises.

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