Avril accélère sa transition en se concentrant sur ses filières de transformation végétale
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En renouant avec la croissance, le groupe Avril accélère son plan stratégique à horizon 2023 en s’appuyant sur quatre marchés considérés à fort potentiel : les ingrédients de spécialités, les produits alimentaires de grande consommation, les énergies renouvelables et enfin les solutions et services à destination des exploitants agricoles. Il se sépare de ses activités œufs et transformation de la viande de porc.
Alors que le groupe Avril a stabilisé son chiffre d’affaires en 2020 à 5,76 milliards d’euros, le bénéfice net du groupe a progressé de 68,6 %, avec 59 millions d’euros. Le dépassement des objectifs pour la troisième année consécutive confirme la performance du plan 2023 mis en place en 2018. Fort de ces résultats, avec un indicateur de performance Ebitda* établit à 243 M€, en hausse de 42,9 % par rapport à 2019, le groupe est amené à accélérer sa transition. À l’occasion de la présentation de ses résultats annuels le 13 avril, il a confirmé son recentrage sur les productions issues des filières végétales, lequel inclus son métier historique de fournisseur pour l’alimentation animale. Le dynamisme des activités de transformation végétale qui regroupe les activités de Saipol et des huiles & condiments conforte ce choix stratégique. Le groupe entend devenir « le leader des solutions issues de la transformation végétale, au service de l’alimentation des hommes et des animaux, et de la transition environnementale et agricole. »
Quatre marchés à fort potentiel
Quelles sont les perspectives du pôle Végétal ? Les ingrédients de spécialités sont amenés à se déployer à l’international. Les produits alimentaires de grande consommation avec les huiles de graines et l’huile d’olive, les condiments ainsi que les nouveaux segments en forte croissance des protéines végétales, se développent. Quant aux énergies renouvelables, avec notamment la marque Oléo100, elles vont s’ouvrir à de nouveaux débouchés créateurs de valeur. Quatrième filière socle de son activité : les solutions et services à destination des exploitants agricoles, comme les graines françaises produites durablement et bas carbone négociées via OleoZe.
Cette stratégie passe par le développement de nouvelles filières, via des acquisitions ou des alliances dans l’esprit de celles conclues avec le groupe néerlandais DSM, leader des ingrédients alimentaires, pour la fabrication de protéines isolées des colzas et destinées à l’alimentation des jeunes enfants et des sportifs. L’unité en construction sur l’ancien site de Saipol à Dieppe, devrait être opérationnel fin 2021.
Cession des activités œufs et transformation du porc
En creux dans cette présentation des résultats, les activités du pôle nutrition animale. Sanders fait face à la hausse du prix des matières premières. La crise de la Covid-19 a accéléré les prises de décision, en lien avec les nouvelles orientations. Ainsi, les ateliers de production d’œufs de la marque Mâtines et ceux de découpe de la viande de porc vont sortir du scope d’Avril, le groupe ayant annoncé leur prochaine mise en vente. Ces branches pèsent 8,5 % du chiffre d’affaires mais moins d’1 % de l’excédent brut d’exploitation de 243 millions d’euros.
« Nous prendrons le temps nécessaire pour accompagner ces entreprises, poursuivre les transformations et trouver les acquéreurs », a souligné Jean-Philippe Puig, directeur général du groupe Avril. D’ailleurs ce projet de cession ne signifie pas que le groupe abandonne définitivement ces marchés. Il avait repris des parts dans LDC en 2018 via Sofiprotéol après lui avoir cédé un atelier de découpe de volaille en 2015. Pour Mâtines, si l’activité œuf coquille est en restructuration, les ovoproduits avec Ovoteam restent des activités lucratives, selon le dirigeant d’Avril. Quant à l’activité transformation du porc (Porcgros et Abera), orientée à l’export, elle a connu une année 2020 « exceptionnelle », du fait de la demande chinoise.
*Bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissements