Bio, l’environnement et la rémunération progresse dans les critères d’achat
Le
Les dirigeants de l’Agence bio ont présenté, le 19 mars, les résultats du 18e baromètre sur la consommation des produits bio. L’inclusion du critère équitable et une plus grande transparence sur les contrôles des produits font partie des priorités identifiées.
L’heure est au bilan dans le secteur de la consommation. Après le commerce équitable et le zéro résidu de pesticides, c’est au tour du bio de tirer le bilan de l’année 2020. Si des chiffres plus précis sur la santé de la filière sont attendus pour l’été, l’Agence bio a présenté, le 19 mars, son 18e baromètre sur la consommation et la perception des produits biologiques en France. Conclusion : « des courses à l’assiette, l’année Covid bouleverse tout, sauf les envies de bio ». Selon les chiffres avancés, 73 % des Français consommeraient au moins une fois par mois du bio, et 13 % tous les jours. C’est deux fois plus qu’il y a une décennie. Cette proportion se stabilise néanmoins quelques années. Les profils, pour leur part, continuent d’évoluer : 15 % de nouveaux consommateurs ont été enregistrés, composés à 21 % de jeunes de moins de 25 ans, de catégories socio-professionnelles (CSP) tels que les ouvriers ou les employés à 20 % ou encore des 50-64 ans à 17 %.
Des critères d’achat différents selon l’âge
En ce qui concerne les motivations, le critère de la santé reste dominant, à 61 %. Mais chez les plus jeunes, la protection de l’environnement monte en puissance : ils sont 62 % à consommer bio pour cette raison (contre 48 % des consommateurs bio). Ce critère est décisif comme clé d’entrée vers le bio pour 19 % des jeunes, contre 12 % pour l’ensemble des consommateurs. « C’est un des points saillants de ce baromètre, l’attrait du critère environnement pour les moins de 25 ans, quand les seniors restent plus focalisés sur la santé », explique Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio. Ses dirigeants souhaitent désormais mieux communiquer pour accroître la transparence sur l’origine et la transformation des produits.
L’équitable « au cœur des réflexions »
L’origine France est un autre critère déterminant, pour 92 % des Français. La structuration des filières bio et françaises est une des priorités affichées par l’Agence bio. Une ambition au service de laquelle sera mise la revalorisation du fonds Avenir bio. Le plébiscite des circuits courts, suite aux confinements, s’est également ressenti. L’origine locale des produits bruts demeure un critère déterminant pour 90 % des consommateurs bio. Ainsi, 41 % des consommateurs non quotidiens expliquent préférer acheter des produits locaux que bio. La juste rémunération des producteurs est également un engagement attendu de manière croissante par près de 84 % des consommateurs. « La notion d’équitable est au cœur de nos réflexions, nous sommes attendus sur ce sujet, admet Philippe Henry, président de l’Agence bio. Nous nous interrogeons sur l’utilité du logo AB, connu par 98 % des consommateurs, dans ce sens. »
La réglementation européenne évolue
De manière plus globale, les responsables de l’Agence bio restent vigilants sur la prochaine évolution de la réglementation européenne. « Cette évolution a été repoussée d’un an à cause de la Covid, mais les choses semblent aller dans le bon sens. Nous communiquerons sur le sujet lors du second semestre pour expliquer les changements qui auront lieu », précise Philippe Henry.