Blé sans résidus de pesticides, un marché à construire pour la filière CRC
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À l’occasion de son assemblée générale, organisée le 3 décembre, la filière CRC a fait le point sur sa dynamique, mais aussi sur ses gros dossiers du moment, et notamment l’expérimentation en cours sur du blé sans résidus de pesticides. 2500 tonnes ont été produites en 2021, mais le marché est encore peu demandeur.
Six mois après avoir officiellement fêté ses vingt ans, la filière CRC continue d’afficher une belle dynamique et de regrouper un nombre croissant d’acteurs de la distribution agricole. Parmi les dix structures ayant rejoint la démarche en 2021*, deux organismes stockeurs : les Ets Jeudy et Vivescia. Par ailleurs, les surfaces emblavées ont augmenté de 136 % en cinq ans, pour dépasser les 99 000 ha. La filière touche ainsi du doigt l’objectif de 100 000 ha espérés pour cette année. Plus spécifiquement, plus de 621 000 tonnes de céréales ont été récoltées, dont près de 607 000 tonnes de blé tendre (10 444 t de seigle, 3572 t de blé dur, 564 t de grand épeautre). « Nous sommes en moyenne à + 10 q/ha par rapport à 2020, qui avait été une année compliquée, précise Marc Bonnet, le directeur général du GIE CRC, lors de l’assemblée générale de la filière, organisée le 3 décembre. Nous sommes néanmoins un peu en deçà de la moyenne nationale par espèce, car de nombreux OS se trouvent sous la Loire, où les rendements ont été moins importants. »
De premiers résultats pour le sans résidus de pesticides
L’événement était l’occasion de faire le point sur le déploiement de la feuille de route Cap2023. « L’objectif est de devenir la référence des filières végétales françaises d’excellence », explique Marc Bonnet pour définir l’ambition de cette stratégie. L’un des projets développés dans ce cadre est une expérimentation pour du blé sans résidus de pesticides. « C’est une marche en plus dans la maîtrise des contaminants par la filière », indique Amélie Petit, sa référente agronomique. 2500 tonnes ont été produites en 2021 par une vingtaine d’exploitants, répartis chez trois OS : Ynovaé, Cavac et Néolis. « C’est une immense satisfaction, nous remercions les producteurs engagés », se réjouit Marc Bonnet. Des travaux d’analyse sont en cours pour s’assurer que le blé garde son caractère « sans résidus de pesticides », du champ jusqu’aux consommateurs.
Un segment qui évoluera en fonction du marché
Le nouveau président de la filière CRC depuis cet automne, Vincent Jouan, qui fait partie d’un groupe pilote sur cet enjeu, témoigne. « Dès qu’on est dans le moule du CRC, il y a très peu de changements à opérer pour passer au sans résidus de pesticides, cela n’entraîne pas de bouleversements. » La vingtaine de producteurs engagés est néanmoins moins nombreuse que la centaine annoncée lors de l’assemblée générale de l’année passée. « Les deux premières années sont des pilotes pour évaluer la faisabilité du projet, souligne Marc Bonnet. Pour l’heure, cette filière ne répond pas à un marché concret. Nous allons faire la promotion de ces pratiques, mais nous n’avons pas d’objectif chiffré en la matière, le marché dictera l’évolution de ce segment. » Les tonnages prévus pour 2022 devraient donc être sensiblement équivalents à ceux de 2021.
La filière prévoit de nouvelles annonces lors du Salon de l’agriculture 2022, notamment sur l’enjeu de traçabilité. Des travaux sont par ailleurs toujours en cours sur le pois chiche et le colza.
GIE CRC en chiffres :
- 133 adhérents
- 36 coopératives et négoces
- 3 391 producteurs (+ 117 % en cinq ans)
- report R20 : 27 181 tonnes
- 10 % des blés français écrasés par la meunerie française
*Ets Jeudy, Vivescia, Moulin du Nord et de Picardie, Grands Moulins de Paris Bordeaux, Monts fournil, Moulin neuf, Délifrance Béthune, AIT Ingrédits, Compagnie des pâtissiers, La mie câline