Broyage des poussins, un décret attendu cet été confirmera l’interdiction en 2022
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Clap de fin pour le broyage des poussins mâles à partir du 1er janvier 2022. Le ministre de l’Agriculture a confirmé le calendrier en la matière. Un décret devrait être présenté d’ici à la fin de l’été au Conseil d’Etat. Une enveloppe de 10 M€ sera débloquée dans le cadre du Plan de relance.
« L’année 2022 sera l’année de la fin du broyage et du gazage des poussins mâles, assure Julien Denormandie, dans un communiqué diffusé le 19 juillet. C’est une avancée qui était attendue de longue date et que nous mettons aujourd’hui en œuvre. » Le ministre de l’Agriculture avait annoncé la veille, dans les colonnes du Parisien, que le Conseil d’État serait saisi d’un projet de décret à la fin de l’été. Ce dernier imposera aux couvoirs d’avoir installé ou commandé, au 1er janvier 2022, les machines d’ovosexage. Les machines devront être installées et fonctionner, afin de couvrir deux-tiers de la production dès la fin du premier trimestre. Le prédécesseur de Julien Denormandie, Didier Guillaume, avait annoncé la fin du broyage des poussins en janvier 2020, lors de la présentation d’une série de mesures, pour la fin 2021. Julien Denormandie a également confirmé la fin de la castration à vif des porcelets. L’échéance, tracée lors de réunions franco-allemandes, début 2020, devrait donc être respectée.
10 M€ débloqués dans le Plan de relance pour l’ovosexage
Actuellement en France, deux méthodes d’ovosexage sont au stade de la commercialisation, mais beaucoup d’autres sont en cours de développement. Selon le Comité national pour la promotion de l’œuf, CNPO, généraliser l’ovosexage en France reviendrait à 64 M€ par an, soit 4 % du chiffre d’affaires de la filière. Une généralisation qui reste encore un défi, selon Maxime Quentin, de l’Itavi.
Pour accompagner ces efforts, le ministre de l’Agriculture a annoncé que 10 M€ seraient mobilisés dans le cadre du Plan de relance. Ces fonds pourront subventionner jusqu’à 40 % les investissements réalisés dans les couvoirs. « Les coûts ne doivent pas uniquement être à la charge des couvoirs, ils doivent être répartis sur l’ensemble de la chaîne de production », indique-t-on au cabinet du ministre. Des réflexions sont ainsi en cours dans la filière pour définir des modalités de contractualisation avec la grande distribution. « La proposition de loi Egalim 2 devrait également permettre une meilleure prise en compte des coûts de production et la non-négociabilité de la matière première agricole le long de la chaîne alimentaire », poursuit-on du côté du cabinet ministériel. Une répartition des coûts qui sera nécessaire à la prise de ce virage, qui représente « un défi majeur pour les filières poules pondeuses », reconnaît le ministère de l’Agriculture. Un moratoire devrait être organisé pour s’assurer de cette répartition des coûts, et que « la distribution n’exige pas des changements de techniques alors que les exploitants ne sont pas encore rentrer dans leurs frais », précise-t-on au cabinet du ministre.
La mesure portée au niveau européen
La France ne compte néanmoins pas mener uniquement cette bataille au sein de ses frontières. Un comité de filière franco-allemand était organisé le 16 juillet pour faire le points$ sur les alternatives au broyage des poussins, et leurs coûts. Les deux pays vont désormais tenter de généraliser cette mesure au niveau européen. Julien Denormandie est ce jour même, le 19 juillet, à Bruxelles, pour un conseil des ministres de l’Agriculture, au cours duquel il va porter ce sujet. L’Irlande, l’Autriche, l’Espagne, le Luxembourg, le Danemark, la Finlande et Chypre devraient soutenir la position franco-allemande.
D’autres évolutions réglementaires devraient avoir lieu au cours des prochaines années au niveau européen. La stratégie Farm to fork prévoit effet, d’ici à fin 2023, une évolution de tous les textes sur le bien-être animal. Les négociations sont en cours.