Compensation carbone, Carbonapp aiguille ses clients vers les projets agricoles
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Aider les entreprises souhaitant compenser leurs émissions à passer à l’acte ? C’est la mission de la start-up Carbonapp. Lors du salon Produrable, en septembre, l’un de ses cofondateurs a présenté cette activité, et mis en avant la place des projets agricoles stockant du carbone comme particulièrement porteurs.
Pour une entreprise souhaitant compenser son empreinte carbone, le chemin n’est pas tout tracé. Choisir un secteur d’activité stockant du carbone est un travail à part entière. De nombreux acteurs se positionnent d’ailleurs comme entremetteurs. C’est le cas de Carbonapp, « qui joue aussi un rôle de suivi des projets », précise Nicolas Ferrière, co-fondateur de cette start-up. Lors d’une conférence organisée dans le cadre du salon Produrable, le 14 septembre dernier, il intervenait pour présenter l’accompagnement de deux entreprises : Adecco et Saur.
Émissions et image
La ligne de conduite est claire : Carbonapp aiguille ses client vers des projets français, reconnus par le label bas carbone. Un marché prometteur, malgré la concurrence du carbone étranger, moins cher. « Les entreprises souhaitant compenser de gros volumes sont attentifs au prix, c’est sûr, mais nombreux sont ceux qui cherchent aussi à donner du sens à leur démarche », explique Nicolas Ferrière. Dans les allées de Produrable, plusieurs exposants reconnaissaient que la compensation carbone, notamment quand elle rentre dans une politique RSE, relève aussi de la communication et de l’image. L’histoire racontée compte.
Donner du sens à un projet de compensation
« C’est là que nous entrons en jeu, commente Nicolas Ferrière. Nos clients n’ont pas toujours une idée très claire du lien entre les activités stockant du carbone et leur propre secteur. Nous essayons de trouver du sens à leur projet. » Ainsi, pour Adecco, spécialisée dans l’intérim et les ressources humaines, Carbonapp a retenu un projet agricole drainant une dimension « emploi ». Pour Saur, qui travaille dans le secteur de l’eau, entre autres avec des collectivités, les démarches locales ont été choisies. En limitant l’érosion des sols et préservant leur richesse, les pratiques encouragées font coup double : en plus du stockage de carbone, elles bénéficient directement à la qualité de l’eau.
De plus en plus de projets agricoles pour Carbonapp
Aujourd’hui, 25 % des projets accompagnés par Carbonapp relèvent du secteur agricole. Une proportion qui tend à augmenter, notamment sous l’impulsion de la start-up. « C’est le client qui choisit, in fine, dans quel projet investir, rappelle Nicolas Ferrière. Mais nous jouons un rôle de conseil. Pour nous, il y a plus à défendre avec les projets agricoles que ceux du secteur forestier, économiquement plus stable. »
Dans le détail, Carbonapp accompagne surtout des projets de grandes cultures et arboriculture. « L’élevage reste plus marginal pour nous, analyse Nicolas Ferrière. De plus, un acteur comme France carbon agri association s’est positionné rapidement sur ce créneau. Mais encore une fois, c’est le client qui décide : s’il voit du sens à s’investir dans ces filières, nous sommes capables de l’aider, soit en passant par FCAA, soit avec des contacts plus directs avec le terrain. »