300 participants au colloque « Objectif cultures propres »
Le | Cooperatives-negoces
Comment gérer les adventices face à la disparition de solutions chimiques ? C’est pour répondre à cette question que le colloque « Objectif cultures propres » était organisé le 11 mai en Côte d’Or. Parmi les organisateurs, l’alliance BFC. Parmi les leviers à actionner, l’agronomie.
Le 11 mai dernier, 300 participants se sont retrouvés à Corcelles-lès-Citeaux en Côte d’Or lors du colloque « Objectif cultures propres » organisé par Arvalis, les chambres d’agriculture régionale et départementale, Terres Inovia et l’Alliance BFC (union des coopératives Dijon Céréales, Bourgogne du Sud et Terre Comtoise). Cette première édition avait lieu en plein champ pour diffuser des conseils techniques et présenter les innovations récentes aux agriculteurs en matière de désherbage, quelles que soient les conduites culturales. « L’idée de ce rendez-vous est née au printemps dernier, en constatant que le niveau de salissement des parcelles ne cessait n’augmenter. La question du désherbage prend de plus en plus de place dans les discussions au sein de nos journées techniques respectives, mais nous n’avions pas d’évènement dédié », explique Mickaël Mimeau, responsable technique au sein de l’Alliance BFC.
60 à 80 % d’adventices en moins avec un semis décalé
Les visiteurs ont pu découvrir un village d’innovations, des ateliers thématiques et des bandes de démonstration afin de mieux comprendre les leviers agronomiques disponibles pour gérer au mieux les adventices. Parmi les principaux levier mis en avant, celui du décalage de la date de semis. « Il s’agit d’un levier relativement simple et connu. Néanmoins, on sent encore un frein psychologique fort à retarder la date de semis, témoigne Mickaël Mimeau. Pour de nombreux agriculteurs, semer tôt est synonyme d’un meilleur potentiel en place. Avec la concurrence de plus en plus rude des adventices, l’arrivée de variétés adaptées au semis plus tardif, et des conditions de cultures plus douces, ce constat s’avère pourtant de moins en moins vrai. » Pour convaincre les agriculteurs, les différentes structures d’ « Objectif cultures propres » mettaient en avant les résultats technico-économiques de leurs essais. « En blé tendre, en décalant de 15 à 20 jours la date de semis, on observe une réduction du nombre d’adventices au démarrage de l’ordre de 60 à 80 %. Or, plus la pression est forte au démarrage, et plus le désherbage sera compliqué par la suite. » Complémentaires à la mise en place de levier agronomique, des techniques de labour ainsi que différents matériels de désherbage mécanique étaient en démonstration lors de la journée.
Continuer à former et communiquer collectivement
Face à la réduction des solutions disponibles, certains agriculteurs se sentent désarmés. Il faut donc activer d’autres leviers, agronomiques, les combiner aussi car pris isolément tous ne sont pas 100 % efficaces. « Nous devons renforcer la communication et la formation », résume Jérôme Fabre, directeur régional grand Est chez Arvalis, dans un communiqué.
Pour sa part, Lionel Borey, président de l’Alliance BFC se dit « satisfait de cette participation, de la richesse des présentations et de la qualité des échanges. Cette journée illustre l’un des défis de la région : préserver le niveau de production des cultures tout en tenant compte des enjeux de la protection de la ressource en eau et de l’adaptation au changement climatique. »
Cet évènement s’inscrit dans le travail d’un groupe de réflexion, également nommé « Objectif cultures propres » créé en 2017, spécialisé sur la problématique du désherbage, et auquel adhèrent les partenaires de l’évènement.