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Agora labellisée pour sa filière colza bas GES

Le | Cooperatives-negoces

Le 2 février, lors de la version 100 % digitale de son Agroforum, la coopérative Agora a listé ses actions visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et àcapter du carbone. Pour la campagne 2021, la filière colza bas GES sera proposée à tous les adhérents.

Emmanuel Letesse, chef du pôle agroécologique Agora - © D.R.
Emmanuel Letesse, chef du pôle agroécologique Agora - © D.R.

Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) tout en captant du carbone, voilà la stratégie que s’est fixée la coopérative Agora. Lors de l’Agroforum du 2 février, Emmanuel Letesse, chef du pôle agroécologique, nouvellement créé chez Agora, a brossé toutes les actions déjà menées par la coopérative.

Colza associé et valorisation du carbone

Le protoxyde d’azote est le GES que la coopérative a ciblé en travaillant sur le pilotage de l’azote et sur l’optimisation de la fertilisation azotée. Le tout, en lançant une filière colza bas carbone. « Le colza associé nous a permis de combiner deux leviers : réduire l’apport d’azote de trente unités en moyenne et développer de la biomasse pour pouvoir capter du CO2 », explique Emmanuel Letesse. L’expérimentation s’est développée cette année avec la mise en place d’un essai spécifique bas GES sur colza. « L’objectif était d’y associer des plantes compagnes et de mesurer sur chacune d’entre elles, leur captation de carbone pour identifier les plus intéressantes », poursuit-il.

Fin 2020, la coopérative a mené un travail d’expérimentation complémentaire sur sa filière colza bas GES. « Le but était d’appréhender la réglementation et la méthodologie sur l’aspect colza bas GES auprès d’un groupe d’adhérents. Aujourd’hui, Agora est certifiée sur la filière colza bas GES. Une démarche que l’on peut proposer à l’ensemble de nos adhérents pour la campagne 2021 », confie-t-il en soulignant que fin janvier une première péniche avec du colza bas GES était partie de Noyon. La coopérative de l’Oise communiquera la méthodologie à suivre auprès de ses adhérents d’ici à la fin du mois ainsi qu’un simulateur GES pour que « chacun puisse faire une simulation par rapport à ses pratiques sur son exploitation ».

La coopérative, investie dans son plan stratégique horizon 2030, a mis en place l’année dernière, un réseau de fermes pilotes. L’objectif est d’étudier l’impact des pratiques culturales sur quatre systèmes de cultures, réduction des intrants, production de Cive, agriculture biologique et agriculture de conservations des sols.

« Suite à l’étude, nous avons décliné les résultats en indicateurs afin d’acquérir des références sur les différents systèmes en termes de stockage de carbone mais aussi d’évolution de la matière organique », indique-t-il.

Démarche bon carbone

Nouvelle étape pour Agora qui va s’initier dans une démarche « Bons diagnostic carbone » sur son territoire. Ce projet pilote est proposé aux jeunes agriculteurs, installés depuis moins de cinq ans. « Nous devons calibrer la méthode et former nos techniciens, précise-t-il. L’idée est de réaliser un diagnostic GES de leur exploitation et sur la partie captation carbone ». Après l’état des lieux finalisé, un plan d’actions sera proposé pour accompagner les jeunes agriculteurs dans une démarche de conduite bas carbone sur l’exploitation.