Axéréal fait le point sur son plan de performance
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À l’occasion de l’une de ses rencontres agronomiques, le 3 juin à Villebarou, Axéréal a fait le point sur le plan de performance mis en place au sein du groupe. Nouveau schéma de distribution, équipement des silos, développement de la data, protéine végétale… La coopérative précise sa stratégie à Référence agro.
Vendredi 3 juin, Axéréal organisait une rencontre agronomique à Villebarou, à côté de Blois : l’une des six journées organisées par le groupe depuis le 25 mai. 180 agriculteurs ont déambulé au travers des micro-parcelles et suivi les ateliers thématiques sur la fertilisation, les variétés de blé, la culture du colza et sur le groupe pilote dédié au carbone. L’occasion, pour les dirigeants de la coopérative, d’informer les adhérents sur l’avancée des projets, et notamment sur la transformation structurelle du groupe.
Une trentaine de silos d’Axéréal équipés de groupes froids
« Notre plan de performance s’appuie sur deux axes, précise Vincent Michelet, président de la région Grand Ouest d’Axéréal. Le premier, concernant les silos et le personnel, s’achève. Le second, dédié à la transformation numérique et multicanale, est en cours. » Pour réaliser des économies, Axéréal a fermé de nombreux points d’appro et 100 silos, mais les outils restants ont été rénovés. « Réception, triage, stockage, nos silos sont désormais mieux équipés pour répondre aux demandes des clients, indique Vincent Michelet. Une trentaine de silos est équipée de groupes froids pour éviter l’usage d’insecticides de stockage. Nous envisageons d’étendre cet investissement à d’autres silos, c’est une réelle attente de nos clients. »
2 plateformes et 28 magasins d’appro
Le schéma de distribution de l’approvisionnement a également été transformé. « Chez Axéréal, comme partout en France, nous avons perdu la moitié de nos adhérents en 20 ans, et le dernier recensement montre que nous perdrons 30 % de nos exploitants dans les 10 ans, pointe Paul-Yves L’Anthoën, directeur général du groupe. Or nous n’avons perdu quasiment aucune surface. Cela montre que les exploitations s’agrandissent et que l’ancien modèle de maillage territorial doit être modifié. » Concrètement, 80 % de l’appro évoluera vers des commandes multi canal provenant de deux plateformes situées à Blois et Moulins-sur-Yèvre. Elles livrent directement sur l’exploitation, ou en point relais. 80 magasins fonctionneront en relais colis et 28 magasins d’appro « full service » sur 200 ont été conservés. Bénéficiant d’une plage d’ouverture large, et situés à moins de 25 km de chaque exploitation, ils permettent aux adhérents de s’approvisionner en urgence si besoin.
Une application pour la commercialisation des céréales à l’essai
Le plan de performance est également passé par une réduction des effectifs de la coopérative. Les équipes en charge des silos, notamment, ont été réduites. « Ce n’était pas un travail agréable, mais aujourd’hui nos équipes vont bien, confie, soulagé, Paul-Yves L’Anthoën. Nous avons accompagné au mieux les personnes en fin de carrière pour laisser de la place à la jeune génération, et notamment sur de nouveaux postes, dans de nouveaux métiers, sur la technologie et les données par exemple. » Car la data et le numérique constituent le second volet du grand chantier d’Axéréal. Une application vient d’être lancée auprès d’une vingtaine d’adhérents testeurs, pour la commercialisation des céréales. Courant 2023, une application devrait également compléter le site d’approvisionnement. « La transformation numérique est essentielle pour étendre les filières, estime Vincent Michelet. Les clients sont de plus en plus demandeurs de produits tracés, et les adhérents, comme les équipes de la coopérative, ont besoin d’un système d’information rapide et pratique, qui les libère des tâches administratives. »
Des investissements pour la protéine végétale à usage alimentaire
En tout, la restructuration des outils et des équipes a permis à Axéréal d’économiser 30 M€, qui ont été réinjectés au bénéfice des adhérents, pour des gains compris entre 3 et 5 €/t de blé. « Nous sommes contents d’avoir enclenché cette transition avant que l’inflation arrive, indique Paul-Yves L’Anthoën. » Le directeur général estime que le coût de l’inflation va atteindre plusieurs millions d’euros pour Axéréal. Les pistes pour endiguer cette hausse : un meilleur pilotage des flux logistiques, et des économies d’énergie. « Nous pouvons économiser de l’énergie de deux manières, précise-t-il. En réduisant notre consommation d’énergie, grâce à de meilleurs calculs des flux de transport, à une préparation du travail en silo et en achetant l’énergie à un meilleur coût, avec une couverture, une gestion du risque, et le recours aux énergies alternatives. »
Enfin, le développement des filières est essentiel pour dégager des marges. Axéréal dispose d’une centaine de filières, dont certaines concernent de très petits volumes pour des clients locaux. « Nous allons mener des investissements importants, en région, pour valoriser les céréales » a déclaré Jean-François Loiseau, président d’Axéréal. Rien de précis n’a été dévoilé, mais la coopérative s’intéresse tout particulièrement au développement de la protéine végétale à destination de l’alimentation humaine.