Chez Axéréal, le dossier carbone se structure
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Groupe pilote sur le carbone avec Soil capital, projets de développement de nouvelles filières bas GES, travaux sur la réduction de l’empreinte carbone du pôle agricole,… Axéréal affiche ses ambitions pour accélérer sur le carbone. Entretien avec Hubert Dunant, directeur transformation et stratégie, et Fabien May, adhérent et administrateur.
« Notre ambition pour 2030 est que tous les agriculteurs adhérents de la coopérative soient engagés, d’une façon ou d’une autre, dans une démarche de progrès carbone », assure Hubert Dunant, directeur transformation et stratégie chez Axéréal. Pour atteindre cet objectif, le groupe s’est notamment rapproché de l’entreprise Soil Capital, pour accompagner un groupe pilote d’agriculteurs. « Nous sommes dans l’année 2 du projet, précise Fabien May, membre du projet pilote et administrateur de la coopérative. Nous étions 25 au début, contre 80 aujourd’hui. C’est une chance d’être adossé à la coopérative, qui prend en charge les diagnostics initiaux. Ce point 0 nous a mis le pied à l’étrier. » Echéance majeure pour la coopérative : les premiers crédits carbone des 25 premiers agriculteurs engagés devraient être émis dans le courant du deuxième trimestre 2022.
Des réflexions sur la méthode à adopter
Le choix du canal par lequel ces crédits seront commercialisés n’est néanmoins pas encore arrêté. « Soil Capital a joué un rôle d’accélérateur et de transfert de savoir auprès de nos agronomes et nos technico-commerciaux, souligne Hubert Dunant. Mais nous ne souhaitons pas faire de choix de méthode carbone et l’imposer aux agriculteurs. Notamment parce que ces différentes méthodes proposent des rémunérations
significativement différentes. » Une position à laquelle souscrit Fabien May. « Le marché du carbone est en pleine construction, il est encore difficile de se positionner, mais cela va se préciser avec le temps. » En ce qui le concerne, l’agriculteur indique déjà observer des évolutions sur son exploitation suite au diagnostic Soil Capital. A l’avenir, il souhaite couvrir ses sols de façon permanente et réduire sa dépendance aux engrais via le recours au fumier ou au compost, et espère atteindre son « rythme de croisière » d’ici quatre ou cinq ans.
Des filières bas GES blé et orge en cours d’expérimentation
En parallèle de cette démarche, Axéréal souhaite également accélérer sur le créneau des cultures bas GES. Des filières colza et tournesol ont été lancées au cours des trois dernières années. « Nous avons fait le choix de ces cultures pour nous adosser au secteur des biocarburants, bien maîtrisé et à la valorisation certaine », explique Hubert Dunant. L’ambition, pour cette année, est d’atteindre les 150 000 tonnes récoltées, avec une prime moyenne de 18€/t. « Cela n’existait pas du tout il y a quatre ans, mais la démarche mobilise, car nous trouvons des valorisations à l’aval et que la prime à l’agriculteur est bien là », poursuit le directeur transformation et stratégie. Le groupe veut néanmoins aller plus loin. Des pilotes en blé et orge ont été lancés cette année, avec l’objectif d’investir le secteur alimentaire.
Formation continue des équipes
Dernier projet à l’œuvre actuellement au sein d’Axéréal : le calcul de l’ensemble des émissions des activités agricoles et de transformations du groupe (inclus le Scope 3). « Ces travaux devraient être terminés avant l’été et doivent nous permettre d’avoir une vue d’ensemble pour élaborer un plan d’action global pour baisser l’empreinte carbone du groupe », indique Hubert Dunant. Le groupe poursuit par ailleurs la formation de ses équipes. « Il y a besoin d’un accompagnement de plus en plus technique et personnalisé, la relation avec les TC va être de plus en plus valorisée », conclut le directeur transformation et stratégie.