Béton biosourcé, Cérèsia « recherche encore des financements pour aller jusqu’au produit final »
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Présent à une table ronde organisée le 11 mars 2024 par La Coopération Agricole sur le thème de la bioéconomie, François Carpentier, responsable innovation agroéquipement pour Cérèsia, est revenu sur les différents projets de la coopérative en matière de recyclage de la biomasse.
Les projets d’innovation ne manquent pas chez Cérèsia. L’intervention de François Carpentier, responsable innovation pour la coopérative, à une table ronde organisée le 11 mars 2024 par La Coopération Agricole (LCA) a, une nouvelle fois, permis de l’illustrer. À commencer par le volet robotique : « Nous venons d’investir dans une start up, Cyclair, qui va travailler chez nous sur le désherbage de la betterave : une vraie problématique de demain », rappelle ainsi François Carpentier. Cérèsia s’intéresse également à la captation de carbone, étudiant la possibilité de recourir au Paulownia, un arbre à croissance rapide capable d’absorber dix fois plus de CO2 que ses homologues. « Nous en sommes au début des recherches », fait savoir François Carpentier.
Le BIP Colza désormais en phase d’industrialisation
Mais le domaine de recherche le plus foisonnant pour la coopérative agricole, ce sont les éco et biomatériaux. Le projet phare de ce chapitre demeure le BIP Colza, mené avec Valfrance et LCA Hauts-de-France, qui ambitionne de faire de la paille de colza un matériau de construction, autrement dit du béton biosourcé. « Nous nous positionnons en amont, comme approvisionneur, puisqu’une partie de la ressource est présente chez les adhérents de la coopérative », souligne le responsable innovation. Les résultats sont assez encourageants quand on compare le béton de colza avec le béton classique. » Le projet, dont la phase de recherche a été financée, entre autres, par la région Hauts-de-France, entre désormais dans sa phase d’industrialisation : « Nous recherchons encore des financements pour aller jusqu’au produit final. »
Un partenariat avec une entreprise américaine
Les études ne se cantonnent pas au colza, puisque la coopérative s’est alliée à l’entreprise américaine ReStalk, prochainement installée à Soissons (Aisne) : cette dernière prévoit de produire des emballages recyclables à partir de l’extrusion de cellulose de la paille de blé. « Nous sommes sur des volumes de paille assez impressionnants : 200 000 tonnes quand nous aurons atteint une vitesse de croisière », affiche François Carpentier. Ce dernier a évoqué un dernier projet, toujours en lien avec la paille de blé : Ielo, qui vise à produire de « la paille hachée pour l’isolation, la construction des maisons, la rénovation ». Avec toujours le même objectif : « valoriser les coproduits des agriculteurs pour leur apporter des revenus complémentaires ».