CAPL (49), feu vert pour le blé noir
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Face à une demande grandissante, la Coopérative agricole des Pays-de-la-Loire, CAPL, veut développer la production de sarrasin. Pour cela, elle travaille sur l’itinéraire technique et les arguments pour convaincre les agriculteurs de cultiver la plante. Explications avec Sébastien Beauvallet, responsable filière végétale à la CAPL (49), rencontré au Salon de l’agriculture.
« La principale problématique est de faire comprendre que le sarrasin est une culture à part entière », a expliqué Sébastien Beauvallet, responsable filière végétale à la CAPL (49) lors d’une table ronde le 3 mars au Salon de l’agriculture sur le stand d’Agri-éthique, le label de commerce équitable. Depuis 2014, la culture est en effet principalement semée en dérobé. « Or nous avons de plus en plus de clients : il a donc fallu fiabiliser la production de cette céréale et la pérenniser dans le temps. » La CAPL compte désormais 700 hectares de sarrasin, dont 400 ha sont contractualisés en Agri-éthique. Si la structure ne se fixe pas d’objectifs chiffrés, les surfaces pourraient, à terme, atteindre 1000 hectares.
La date de semis est déterminante
Pour que le sarrasin devienne une culture principale de l’exploitation, la coopérative travaille sur l’itinéraire technique, notamment la date de semis. « Elle est déterminante, insiste Sébastien Beauvallet. La récolte a lieu en septembre quand les conditions climatiques peuvent être aléatoires. Plus tôt on récolte, mieux c’est ! Le sarrasin est une plante à cycle court : les semis doivent être réalisés entre le 10 mai et le 10 juin. » La CAPL utilise par ailleurs des outils satellitaires pour lutter contre les mauvaises herbes, comme le datura. La céréale étant très attractive pour les abeilles, notamment en juillet et août, les agriculteurs se sont associés avec des apiculteurs. « Un bon moyen de garantir la production, assure le responsable filière végétale. Il y a encore plein de choses à expérimenter mais cela avance bien. »
« Le sarrasin coche beaucoup de cases »
Face à la facilité de cultiver du blé tendre, les conseillers doivent user d’arguments solides pour inciter l’agriculteur à se lancer dans cette autre céréale. « Le sarrasin est une culture qui coche beaucoup de cases », affirme Sébastien Beauvallet. Semée au printemps, elle permet de casser les cycles et donc de diminuer la pression en mauvaises herbes. « Son pouvoir allélopathique réduit également la présence des adventices », poursuit-il. La culture ne nécessite pas de pesticide. « Le fait qu’elle augmente la biodiversité dans l’exploitation permet d’aller chercher des points complémentaires dans les écorégimes de la nouvelle Politique agricole commune », assure Sébastien Beauvallet. Quant à la rémunération, face au cours du blé, l’argument se trouve dans la contractualisation : une sécurité sur plusieurs années.