Référence agro

La CAPL (49) investit dans les démarches filières et lance Perles d’Anjou

Le | Cooperatives-negoces

Pour valoriser les productions de ses adhérents et répondre aux exigences les plus fortes des clients, la coopérative agricole des Pays de la Loire a décidé de moderniser ses outils de stockage. Elle annonce également la création d’un site, nommé Perles d’Anjou, pour travailler les grains des cultures spécialisées, notamment le quinoa.

La CAPL (49) investit dans les démarches filières et lance Perles d’Anjou
La CAPL (49) investit dans les démarches filières et lance Perles d’Anjou

Malgré une baisse de la collecte de 22,5 % sur la campagne 2020-21, le chiffre d’affaires de la CAPL, située dans le Maine et Loire, se maintient à 202 millions d’euros, contre 206 la campagne précédente. « Nous avons la particularité d’avoir une plus forte activité agrofourniture que collecte », a justifié Christian Blet, président de la CAPL, le 9 décembre lors d’un point presse au siège de la coopérative, une semaine avant l’assemblée générale de la structure. En effet, si le chiffre d’affaires collecte s’élève à 86 M€ contre 93 M€ un an auparavant, le secteur de l’agrofourniture est en hausse de 6 %, à 119 M€. Une augmentation notamment liée au rachat de la société Veralia à Rennes sur le secteur de l’horticulture et de la pépinière, et à la bonne santé du lisa (+ 15 %) ou encore des semences (+ 4 %). Si l’activité de santé des plantes est stable, les produits de biocontrôle poursuivent leur progression pour atteindre 30 % du marché des produits phytosanitaires et presque 50 % pour l’arboriculture.

La hausse des engrais joue sur les assolements

Le secteur des fertilisants est marqué par la hausse des prix des engrais, qui ont été multipliés par 2,5. « Nous avons encouragé les agriculteurs à se couvrir tôt et 75 % des adhérents le sont, indique Patrick Bremaud, directeur général adjoint. Mais la hausse des prix et la disponibilité des engrais devraient jouer sur les assolements de printemps, avec des semis de tournesol qui devraient se faire au détriment de ceux du maïs. Aux États-Unis, les semis de maïs ont laissé la place à ceux de soja. Cela va forcément avoir des répercussions sur les marchés. »

Inquiétude sur le bio

Alors que la collecte des céréales est en baisse à 275 000 tonnes, le montant global des primes filières est comparable à celui de l’année dernière, soit 4,8 M€. Une preuve que les démarches filières poursuivent leur progression. Sur 135 000 tonnes de blé tendre, 81 % sont valorisées vers un débouché meunier. Les productions issues de l’agriculture biologique progressent également. Si la CAPL a collecté 12 000 tonnes en 2020 de céréales bio auprès de ses adhérents, ce chiffre devrait passer à 20 000 tonnes cette année. Pourtant, cette situation inquiète les dirigeants de la CAPL. « Nous sommes aujourd’hui à l’équilibre entre l’offre et la demande sur le marché du bio, explique le directeur adjoint. Avec les surfaces en conversion, nous nous attendons à une hausse des productions de 20 à 25 % en 2022, qui va encore s’accroître en 2023. Nous nous apprêtons à vivre ce que vivent le secteur du lait et des œufs bio ! » La HVE progresse, elle, très doucement. « Nous irons dans cette voie que si nous avons un marché, insiste Patrick Bremaud. Or, en meunerie, nos clients ne le demandent pas : ils sont davantage tournés vers les filières CRC. » La coopérative expérimente également le zéro résidu de pesticides.

Hausse des capacités de stockage

Pour répondre aux exigences de plus en plus fortes des marchés et à la progression de la collecte, la CAPL va investir dans des outils de stockage, qui vont représenter entre 20 et 25 % des investissements globaux de la CAPL dans les prochaines années. Cette campagne, les capacités de stockage ont déjà augmenté de 25 000 tonnes afin de pouvoir alloter plus finement. « Nous ne promotionnons pas le stockage à la ferme, nous avons d’ailleurs du mal à comprendre cette stratégie, reconnaît Patrick Bremaud. Nous voulons maîtriser le stockage pour répondre encore mieux à nos clients. » La coopérative démarre un plan de modernisation de ses silos avec des outils de monitoring, des trieurs optiques, des groupes froids, etc. « Nous n’en sommes qu’au début, poursuit-il. Nous voulons proposer des céréales « zéro impureté » à nos clients. »

Lancement de Perles d’Anjou

Parmi les autres investissements en cours, celui sur les productions spécialisées, notamment sur le quinoa. La CAPL va dédier 15 M€ à la construction d’un outil de travail des grains à Longue, nommé Perles d’Anjou, sur 6000 hectares, pour remplacer son site de Brissac vieillissant. La coopérative a fait appel à un dispositif de financement original. Deux millions d’euros viendront d’une société coopérative d’intérêt collectif, Scic, où les adhérents, salariés et particuliers pourront investir. Si ce système existe déjà dans le secteur viticole, c’est une première pour les métiers du grain, selon les dirigeants de la CAPL. Pour le reste du financement, 7,5 M€ viendront de la Société d’économie mixte Alter Eco, 2,5 M€ de subventions, et 3 M€ de fonds propres d’Unigrains, Sofiproteol et Esfin. Le nouveau site devrait être en mesure de traiter à termes 10 000 tonnes chaque année, et proposer des petits conditionnements. Il sera opérationnel en juillet 2023 avec 6 000 tonnes. Perles d’Anjou devrait contenir plusieurs lignes pour traiter sept à dix filières différentes. Une marque pourrait voir le jour. Si en 2020, 3800 hectares de cultures spécialisées, dont 2000 ha de quinoa, ont été semés, les surfaces devraient atteindre 5000 hectares en 2021.

 

La coopérative en chiffres

  • CA de 202 M€
  • CA agrofournitures de 116 M€ (+ 6 %) dont 22,8 M€ en santé végétale (stable), 20 M€ en fertilisants (+ 3 %), 6,7 M€ en nutrition animale (- 5 %), 8,65 M€ en semences (+ 4 %), 8,25 M€ en fourniture viticoles et arboricoles (+ 7 %), 7,6 M€ pour l’activité lisa (+ 15 %).
  • CA collecte de 86 M€ (-7,5 %), avec 275 000 tonnes (- 22,5 %), dont 135 000 t en blés tendres, , 53 000 tonnes de maïs, 32 000 t d’oléagineux, 23 000 t d’orge, 6000 t de blé dur. Le maïs est la seule espèce dont les volumes augmentent, de 23 %.