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Cavac, Océalia, Terre Atlantique… où en sont les semis de blé ?

Le | Cooperatives-negoces

Dans l’Ouest de la France, le recul des surfaces de blé tendre s’annonce sévère. Et pour certaines parcelles, implantées entre les gouttes, l’avenir reste incertain. L’orge de printemps, le maïs et le tournesol devraient, logiquement, gagner du terrain… à condition d’avoir de la semence. Le point chez Cavac, Océalia et Terre Atlantique.

Cavac, Océalia, Terre Atlantique… où en sont les semis de blé ?
Cavac, Océalia, Terre Atlantique… où en sont les semis de blé ?

Si l’Ouest de la France n’est pas la seule zone à avoir été bien arrosée ces derniers mois - la Bretagne et les Hauts de France aussi - elle fait partie des régions où le blé tendre va, cette année, marquer le pas. À l’échelle nationale, l’AGPB estimait, le 19 janvier, cette baisse entre 10 et 20 %, soit près de 500 000 ha. « Entre les semis qui n’ont pas pu être faits à l’automne et ceux qui devraient être retournés car mal en point, ce sont près de 50 % des hectares de blé tendre qui ne seront pas implantés dans la zone Cavac, confirme Christophe Vinet, directeur des productions végétales de la coopérative vendéenne. Des semis ont pu avoir lieu ces deux derniers week-end dans les terres les plus saines, profitant de quelques journées de gel, mais dans les zones de marais notamment, le retard est considérable. » Ce qui pose souci, ce sont les contrats meuniers. « Nous n’allons pas pouvoir honorer tous nos engagements, confirme-t-il. Pour Cavac, le développement du marché intérieur, via des filières qualité avec une plus-value pour nos adhérents, est une réelle stratégie. Nos clients pour les filières CRC, Irtac, Barilla… devront trouver d’autres origines. »

Chez Océalia, il va manquer 50 000 ha de blé tendre, d’orge d’hiver et de triticale

Chez Océalia aussi le bilan est lourd. « Ce sont près de 50 000 ha de blé tendre, d’orge d’hiver et de triticale qui n’ont pas été implantés, estime Philippe Ballanger, directeur terrain de la coopérative de Charentes. Au sud d’une ligne Royan-Angoulême, seuls 35 % des hectares prévus ont été semés. En moyenne, sur notre zone de collecte, 70 % des blés tendres sont semés, 65 % des orges d’hiver et 68 % du triticale. Certains adhérents, des éleveurs, espèrent encore pouvoir semer des céréales car ils ont besoin de paille. » Mais les opportunités climatiques de semis sont désormais peu nombreuses, même si, dans les 10 jours à venir, la pluie devrait cesser. « Pour l’orge de printemps, nous arrivons sur la fin des créneaux optimaux, rappelle Philippe Ballanger. Chez Océalia, la surface de cette céréale devrait passer de 9 000 à 22 000 ha. Mais attention de ne pas semer trop tard, prévient-il. Sous peine de subir les coups de chaud de début juin, impactant pour le rendement. »

Prévisions plus optimistes chez Terre Atlantique

Les surfaces de blé dur ont également été fortement pénalisées par le climat. « Pour cette espèce aussi, nous sommes loin du compte, confie Christophe Vinet. Cette semaine, il a encore plu en Vendée. Les agriculteurs ne pourront pas rentrer dans les parcelles avant 10 à 15 jours, ce qui commence à faire tard pour envisager de nouveaux semis. »

Du côté de Terre Atlantique (Charente-Maritime), les nouvelles sont en revanche plus optimistes que celles de fin d’année. « Nous devrions être sur une surface de céréales à paille quasi conforme à celle des autres années, avec toutefois des ajustements entre espèces, détaille Cyril Sacré, responsable appro. La sole de blé dur devrait être multipliée par deux, celle d’orge de printemps par trois : le delta étant dû au recul du blé tendre. Les hectares dédiés au maïs et au tournesol sont attendus en hausse mais pas autant que dans d’autres régions. »

Hausse des orges de printemps, du maïs, du tournesol… et de la jachère

Chez Cavac, les adhérents comptent également semer davantage de blé de printemps mais surtout du maïs et du tournesol. Même stratégie pour Océalia qui s’attend aussi à une hausse de la jachère, de près de 3 000 ha. « Le maïs et le tournesol devraient, à eux deux, gagner 30 000 ha, indique Philippe Ballanger. Un peu plus pour le maïs. En tournesol, les problèmes d’ambroisie et de datura dissuadent un peu les agriculteurs d’introduire cette culture dans leur rotation. »

Pas de problème d’appro en semences à signaler

Se pose désormais la question de l’approvisionnement en semences. Pour Cavac, aucun problème à signaler. Philippe Ballanger, chez Océalia, reconnaît que « nous sommes très en retard. Nous anticipons les commandes des agriculteurs car eux sont un peu perdus ». Si les volumes de semences ne devraient pas manquer, une chose est sûre : toutes les demandes, par variété, ne seront pas satisfaites. Parmi les plus demandées, la variété Planet de RAGT en orge de printemps et les variétés Express Sun en tournesol, sont, par exemple, épuisées toutes deux depuis longtemps.