Clément Le Fournis, Agriconomie - « Moins de ruptures de stocks de phytos qu’attendues »
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Si le marché des produits phytosanitaires demeure toujours en tension, les ruptures de stocks s’avèrent, selon Clément Le Fournis, moins importantes que prévues. Le co-fondateur et directeur général de la plateforme de e-commerce Agriconomie nous donne son point de vue sur les tendances actuelles du marché de la protection des cultures.
« Le marché des produits phytosanitaires est toujours tendu, commente Clément Le Fournis, co-fondateur et directeur général de la plateforme de e-commerce Agriconomie. Avec des ports bloqués en Chine, la parité euro/dollar défavorable, le triplement des coûts du fret… nous sommes incontestablement dans un contexte inflationniste global. Toutefois, nous observons que les ruptures de stocks s’avèrent moindres qu’attendues. Avec les génériques, les imports et les stocks, nous arrivons à combler les besoins. »
Selon le directeur général, deux éléments viennent par ailleurs expliquer cette situation : le fait qu’avec la hausse des prix les agriculteurs baissent les doses, font des impasses et s’orientent vers des variétés ou cultures nécessitant moins d’intrants, et des semis de colza moins élevés que prévus en raison des difficultés d’implantation dues à la sécheresse.
Des prix encore en hausse pour le printemps
« Les prix des produits pour le printemps vont encore augmenter, prévient Clément Le Fournis. Certaines spécialités ne marqueront pas de hausse, tandis que d’autres pourront voir leur prix gonfler de 35 %. » Selon lui, les sociétés phytosanitaires ne font que répercuter leurs coûts dans ce contexte particulièrement difficile.
Côté approvisionnement, la tendance à l’anticipation se confirme. « Certains agriculteurs ont déjà commencé à acheter pour le printemps, signale le directeur général. Et les autres commandent actuellement, au lieu d’attendre novembre, décembre ou janvier, comme les années précédentes. Après soixante ans de fonctionnement avec deux campagnes d’appro, la tendance est au changement. Les agriculteurs veulent s’assurer d’avoir leurs produits et, par manque de trésorerie, s’approvisionnent plus régulièrement. »
Selon Clément Le Fournis, le prix n’est plus un élément de différenciation. « Ce qui compte, désormais, pour les agriculteurs, ce sont la disponibilité et la logistique pour être livré rapidement. »
40 % des commandes sur Agriconomie avec livraison en 24 h
La livraison rapide est un service auquel Agriconomie s’est attelé. La plateforme de e-commerce est désormais en mesure de livrer en 24 h sur tout le territoire. Et ce, pour les produits phytosanitaires, les semences et les engrais en bidons et en sacs de 25 kg.
« 40 % des commandes sont désormais demandées avec cette livraison en 24 h, précise Clément Le Fournis. Et elles sont assurées à 99 %. »
Autre service proposé par Agriconomie : le paiement à 60 jours, désormais demandé pour 30 % des commandes. Ce délai devrait même passer à 6 et 12 mois : la société compte bientôt proposer ce service, avec un partenaire financier.
Agriconomie a fini son année fiscale fin juin avec un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros, dont 13 millions de phytos en hausse de 65 % sur l’an passé. La société a pour objectif d’atteindre l’an prochain les 105 millions d’euros, dont 18 ou 19 millions provenant des phytos.