COC dévoile son projet à l’horizon 2030
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Le 2 décembre s’est tenue l’assemblée générale de Centre Ouest Céréales : la première pour le binôme DG-DGA, nommé en début d’année. L’occasion de présenter les bons résultats de l’exercice passé, d’évoquer la flexibilité subie de l’usine de Chalandray, l’engouement autour du biocarburant COC 100 mais aussi de détailler le plan stratégique du groupe à l’horizon 2030. Ou comment se diversifier pour chercher de nouveaux leviers de croissance, tout en gardant le cap.
Arrivé à la direction générale de Centre Ouest Céréales (COC) en janvier 2022, Ulrich Housseau reconnaît que ces derniers mois ont été « intéressants mais sportifs. Je ne resignerai pas pour 20 campagnes comme celle-ci, confie-t-il. Mais cette première expérience à ce poste fut réellement enrichissante, d’autant que les résultats sont là. » Effectivement, COC clôt l’exercice 2021/22 avec un résultat net de 4,5 M€ qui va permettre « d’investir dans le développement de notre outil », précise-t-il. Le chiffre d’affaires progresse de 47 %, à 442 M€, porté par une hausse de la collecte et une progression des prix de vente des engrais et des matières premières. La collecte 2021 fut bonne en qualité et en quantité (637 000 tonnes), contrairement aux volumes de 2022, attendus en net retrait, à 464 000 t.
Incertitude autour du bio
Si la part des cultures de diversification (millet, sorgho blanc, féverole, pois…) se maintient, les volumes en bio progressent et atteignent désormais 10 000 tonnes. « Sur ce créneau, nous sommes toujours en attente de perspectives claires, note Ulrich Housseau. Nous hésitons à investir dans un stockage dédié. Pour l’heure, nous optons pour un stockage en boudins - assez limité il faut bien le reconnaître - et mettons en place des partenariats avec d’autres OS. L’idée n’est pas d’abandonner ce débouché mais de rester vigilant. »
L’arrivée d’un 3e commercial pour booster l’activité autour du COC 100
La filiale COC Industries, portée par l’usine de trituration de graines de colza de Chalandray, « a su faire preuve de flexibilité », rapporte Pierre-Adrien Flages, directeur général adjoint depuis janvier également. Alors que sur les 10 premiers mois de l’exercice, l’usine a tourné à plein régime avec de nouvelles demandes, les deux derniers mois ont été toute autre. La grippe aviaire et l’abattage massif des volailles a réduit de manière drastique les demandes en tourteaux, augmentant nos stocks, jusqu’à devoir réduire la production de l’usine. » 2021/22 marque aussi le développement du COC 100, le biocarburant produit à partir des graines de colza locales. « Plus de 300 camions de flottes captives roulent avec ce dernier, poursuit-il. Nous allons poursuivre le démarchage de nouvelles flottes avec l’arrivée d’un troisième commercial dès le mois de janvier. Nous espérons ainsi doubler les volumes et le nombre de clients. »
La filiale COC Logistique, à l’équilibre
L’autre filiale, COC Logistique, cherche de son côté « à optimiser les flux, notamment en réduisant les retours à vide, tout en conservant une flexibilité pendant les périodes de moisson, explique le président Emmanuel Massicot. Les 36 camions sont désormais alimentés avec le biocarburant COC 100. » Pour cette filiale, les résultats sont à l’équilibre. Mais fait marquant : 10 % du chiffre d’affaires est désormais réalisé à l’extérieur de la coopérative.
Une part à l’export en hausse pour le blé
Pour l’exercice à venir, les perspectives sont plutôt bonnes même si « nous risquons de manquer de marchandise sur la deuxième partie de campagne pour satisfaire tous les clients, confie Pierre-Adrien Flages. Les six premiers mois ont été particulièrement dynamiques. Cette année, la part de blé qui part à l’export est un peu plus importante : 60 % contre 50 % les campagnes précédentes. » Pour le groupe, la gestion des dépenses énergétiques, notamment au niveau de l’usine, s’avère capitale, tout comme l’accompagnement renforcé des agriculteurs pour développer de nouveaux services.
Un plan stratégique COC 2030, organisé autour de 6 axes
L’assemblée générale a également été l’occasion pour le conseil d’administration et la direction de présenter le plan stratégique du groupe à l’horizon 2030. « COC 2030 se veut une ligne directrice claire et précise pour les administrateurs, les adhérents mais aussi les salariés, poursuit le directeur général. L’idée est de partager, pour emmener tout le monde. » Ce projet s’articule autour de six axes : agriculture, diversification, performance, digital, RSE et énergie. « L’enjeu est de recréer du lien, de déployer des projets transversaux pour capter de la valeur au service des adhérents, actuels et futur », conclut le président.
Les chiffres de l’exercice 2021/22 :
- Chiffre d’affaires de la coopérative : 300 M€ (+58 %)
- Chiffre d’affaires du groupe : 442 M€ (+47 %)
- Résultat net de 4,5 M€
- Fonds de roulement de 34,8 M€
- Collecte 2021 de 637 000 t dont 10 000 t en bio
- Collecte 2022 de 464 000 t
- Usine de Chalandray : 236 700 t de graines de colza triturées ; 31 111 t d’huile alimentaire, 50 809 t de biodiesel et 137 000 t de tourteaux produites.