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Cristal Union construit ses projets de décarbonation sur des résultats en nette progression

Le | Cooperatives-negoces

Fort d’un chiffre d’affaires en augmentation de 30 % par rapport à 2021/22, et d’un résultat net qui progresse de 85 %, Cristal Union se projette vers l’avenir avec confiance. Le 6 juin, le groupe a confirmé sa capacité à proposer à ses adhérents 45 € par tonne de betterave à 16° pour 2023, et présenté d’ambitieux projets de décarbonation de ses filières.

Stan Bouchard (DG adjoint), Olivier de Bohan (président) et Xavier Astolfi (DG) ont présenté des chi - © D.R.
Stan Bouchard (DG adjoint), Olivier de Bohan (président) et Xavier Astolfi (DG) ont présenté des chi - © D.R.

Pour les coopératives actives sur la filière betteravière, le contexte est porteur. Quelques jours après Tereos, c’est Cristal Union qui présentait les chiffres de sa campagne 2022/23. Des chiffres qui se rapprochent de records, avec un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros (+30 % par rapport à 2021/22) et un résultat net s’élevant à 179 millions d’euros (+85 %). Le chiffre d’affaires relevant, pour plus de la moitié (52 %), du sucre de betterave, les cours actuels ont favorisé cette performance. Mais pour les dirigeants de Cristal Union, cette conjoncture économique n’explique pas tout. Comme leurs homologues de Tereos, ils revendiquent, pour une campagne 2022/23 atypique, l’agilité du groupe. « Le prix de l’énergie a fortement perturbé 2022, resitue Xavier Astolfi, directeur général. Pour faire face, nous avons su réduire notre consommation de 10 %, focaliser la déshydratation sur le chauffage biomasse, reporter la cristallisation des sirops, ou encore indexer en temps réel notre offre commerciale sur le prix de l’énergie. »

Limiter le recul de la sole betteravière avec des tarifs incitatifs

Résultat : entre un prix porteur et des charges rationalisées, un tarif de 43,40 €/t de betterave à 16° a pu être appliqué pour les 153 000 hectares de betteraves des adhérents, soit 14 € de plus qu’en 2021/22 (+ 48 %). Un niveau de rémunération qui sera reconduit. « Dès janvier, nous nous sommes positionné sur 45 €/t pour 2023 », rappelle Xavier Astolfi. Un tarif minimum, qui pourrait donc être relevé selon le déroulé de la campagne, suffisamment attractif pour limiter le recul des surfaces. « La tendance en Europe est à une diminution de la sole de 6 %, nous serons plutôt à -3 % », affirme Olivier de Bohan, président du conseil d’administration.

Cristal Union affiche son ambition sur la décarbonation

Le tarif de la tonne de betterave n’est pas le seul à profiter de la belle forme de Cristal Union. « Nous voyons l’avenir en rose, sourit Olivier de Bohan. La solidité de nos résultats nous permet de nous projeter sur l’avenir, en particulier sur la décarbonation de nos filières. » Des objectifs pour 2030 ont été annoncés début mai : réduire de 35 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2015 et ne plus utiliser d’eau provenant du milieu naturel pour ses sucreries. « En la matière, nous avons un temps d’avance, lance Olivier de Bohan. Nous inaugurons par exemple une unité de séchage de la pulpe de betterave fonctionnant sur la récupération de chaleur, à Sainte-Émilie dans la Somme, en septembre. Ce projet à 25 M€ a été salué par France Relance. »

La décarbonation concerne aussi bien le fonctionnement des sites de transformation que l’agriculture elle-même. « 100 % de notre offre sucre est d’ores et déjà très en dessous des 450 kg de carbone pour une tonne, en moyenne pour le secteur. Nous nous situons plutôt autour de 360 kg de carbone, et pouvons descendre jusqu’à 300 kg », renchérit Stan Bouchard, directeur général adjoint. Un atout compétitif dont la valorisation économique présente encore de la marge, selon lui.