Face à la crise, LCA Ara encourage les projets locaux et transfilières
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Crise globalisée, solution localisée. C’est l’un des messages passé par LCA Auvergne-Rhône-Alpes lors de son assemblée générale, le 8 avril, près de Lyon. Pour ses dirigeants, la résilience des systèmes alimentaires français passe par des filières plus intégrées, et par une plus grande complémentarité entre filières végétale et animale.
L’assemblée générale de LCA Auvergne-Rhône-Alpes, LCA Ara, s’est déroulée le 8 avril à proximité de Lyon. Lors du point presse qui a suivi, un message fort a été martelé : l’amont agricole n’est pas le seul à subir le contexte actuel, marqué par la guerre en Ukraine. L’aval, directement et indirectement, est également concerné. Directement, car les industries agroalimentaires sont soumises à la hausse de l’énergie. Indirectement, car une possible baisse des productions agricoles pourrait réduire leur activité. Or, la crise des engrais pèse à la fois sur les cultivateurs et les éleveurs dont les prairies sont fertilisées, rappelle Patrice Dumas, président de LCA Ara.
Légère ombre sur les projets de protéines végétales
« Sitôt qu’un site industriel ne fonctionne plus à flux tendu, il perd en compétitivité, avec un risque réel de délocalisation », insiste-t-il. Autre menace identifiée : l’envolée du prix des matières premières… dans le bâtiment, qui complexifie la sortie de terre de sites de trituration de protéines végétales. Si l’installation de l'Ucal (25 000 tonnes) doit être opérationnelle dès 2022, deux autres projets voient leur business plan chamboulé : celui d'Oxyane (25 000 tonnes) et un celui réunissant trois coopératives de l’Ain et de Savoie (15 000 tonnes). « Ces projets ont été construits pour entrer dans le cadre du Plan de relance, il y a 18 mois, avec des coûts bien moindres à l’époque, analyse Jean de Balathier, directeur de LCA Ara. Ils ne sont pas remis en cause, mais demandent une adaptation. »
Développer les synergies entre filières animales et végétales
Les deux tiers de la production des 260 coopératives régionales dépendent des filières d’élevage. L’enjeu de l’autonomie protéique est crucial pour cette région. « La synergie entre productions animales et végétales doit être le cœur de notre fonctionnement, synthétise Jean de Balathier. Nous devons développer ces synergies. » L’exemple de partenariat entre Sodiaal et Altitude est cité en exemple à suivre. Celui des éleveurs naisseurs auvergnats, dont l’un des débouchés est l’engraissement, en Italie, appelle au contraire de la vigilance. Vu le prix de l’alimentation animale, ce débouché devient incertain. Relocaliser cette filière serait sécurisant.
LCA Ara joue la transversalité
Face à cette situation, LCA Ara joue le rôle d’accompagnateur pour le financement des projets agroécologiques des coopératives, mais aussi de facilitateur des partenariats, entre OS et plus largement, dans les projets alimentaires territoriaux et les projets de R&D locaux. Le pôle « Filières, transitions et valorisation », dont la restructuration a été annoncée en 2021, est particulièrement mobilisé. « L’approche transversale est précisément au cœur de ce pôle, détaille Jean de Balathier. Son développement est tout à fait satisfaisant, avec désormais quatre experts, dont trois ont été recrutés sur la dernière année. »