Oxyane prépare une filière soja locale, totalement intégrée
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Le 16 mars, la coopérative Oxyane proposait un tour d’horizon de son actualité, suite à son AG, organisée le 8. L’occasion d’annoncer, entre autres, l’avancement d’un projet d’usine de trituration de graines de soja, qui pourrait entrer en fonctionnement en 2023.
Le covid a bousculé l’agenda d’Oxyane. La coopérative auralpine a tenu son assemblée générale avec presque deux mois de retard, le 8 mars. Le 16, ses dirigeants en présentaient les principaux enseignement devant la presse. Parmi les projets forts mis en avant à cette occasion : la sortie de terre, prévue pour 2023, d’une usine de trituration de soja à la Côte-Saint-André (Isère), capable de traiter un volume de 25 000 tonnes de graines par an. « Le projet d’une filière soja locale n’est pas récent pour Oxyane, mais il a connu un coup d’accélérateur et un alignement des planètes avec une montée en puissance de l’enjeu de l’autonomie protéique au niveau français », relate Jean-Yves Colomb, président d’Oxyane.
Oxyane confiant sur l’obtention d’une aide du Plan de Relance
La coopérative a donc postulé aux aides du Plan de relance, et soutenu son projet en décembre 2021. La confiance est élevée, pour Georges Boixo, le directeur général d’Oxyane : « Nous sommes dans les clous de ce qui est attendu, affirme-t-il. Le site sera basé entre un silo et une usine d’alimentation du bétail, le débouché est assuré, ce sera une filière on ne peut plus intégrée ! » Les dirigeants d’Oxyane affirment que le projet, imaginé de longue date, verra le jour quoi qu’il arrive, mais le « coup de pouce » du plan de relance, qui peut représenter jusqu’à 40 % des 5 M€ d’investissements prévus, serait naturellement bienvenu.
Crise ukrainienne, pas ou peu d’incidence sur les assolements 2022
Le projet doit conférer aux adhérents de la coopérative une plus grande autonomie. « La crise ukrainienne accentue cette nécessité », constate Georges Boixo. Oxyane note par exemple déjà des pénuries en tourteaux de tournesol. Concernant les engrais, la flambée des prix ne pousse pas les adhérents à bousculer leurs projets, au moins pour 2022. « Nous garantissons des engrais azotés à prix raisonnable, affirme George Boixo. Les assolements ne devraient pas évoluer dans l’immédiat. L’année prochaine, en revanche, le soja et le tournesol pourraient être préférés au maïs, plus exigeant en engrais et en irrigation. » Des réductions de doses drastiques en azote, et des impasses en phosphate et potasses sont déjà évoquées.
Un projet agroécologique en gestation
Dans un contexte morose, Oxyane veut toutefois garder le cap et les orientations prises depuis la création de l’entité, il y a deux ans. L’agroécologie en est un axe fort. « Ce terme peut vouloir dire tout et son contraire, note toutefois Jean-Yves Colomb. Nous voulons être à la pointe de l’agroécolgie, tout en produisant un projet lisible pour les adhérents. Nous y travaillons, et serons prêt à le présenter après l’été. »
Les autres actualités d’Oxyane
- La coopérative revendique 30 % de surfaces contractualisées, avec « une forte valeur ajoutée », et se fixe l’objectif de consolider ce chiffre. Les projets avec Agromousquetaires, McDonald’s ou encore Alpina Savoie se poursuivent.
- La première « promotion » d'Oxyane Solaire est en place : 14 agriculteurs ont fait le choix d’installer des panneaux solaires sur leurs bâtiments, avec à la clé un revenu moyen de 2700 € annuels sur 30 ans. Une démarche amenée à faire des petits.
- Alors que l’alimentaire représente 15 % du revenu du groupe, Oxyane veut tester sa capacité à aller plus loin. Le réseau de 78 magasin Gamm Vert est une porte d’accès vers le consommateur. Depuis début mars, trois d’entre eux testent le concept Jardin des terroirs, pour distribuer en direct la production des adhérents, avec trois types d’offres adaptés à la taille du magasin. « Nous avons tiré les enseignement de l’expérience mitigée Frais d’ici », affirme Jean-Yves Colomb.