Filières, semences, nouvelle union d’achat, la CAC 68 maintient le cap
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Si la Cac 68 a battu des records de rendements et de chiffre d’affaires en 2021/2022, la récolte qui vient de se terminer a, elle aussi, été satisfaisante. La coopérative poursuit ses projets de filières pour le blé dur et le soja, en production de semences et réorganise son approvisionnement en intrants, via la création d’une nouvelle union.
La 9 décembre, la Coopérative agricole de céréales, CAC 68, célébrait à l’occasion de son assemblée générale ses 75 ans. Une journée pour également tirer le bilan d’une campagne 2021-2022 qui a battu tous les records. De rendements, d’abord, en raison d’excellents résultats en maïs, la culture principale de la Cac, mais aussi de chiffre d’affaires et de redistribution. « Nous avons redistribué plus de 2 M€ sur l’exercice, confie Jean-Michel Habig, président de la coopérative, à Référence agro. Cela représentait plus de 8,5 € à la tonne en fin de campagne. »
Une bonne récolte de maïs en 2022 grâce à l’irrigation
Si la récolte 2022 de maïs a été décevante dans de nombreuses régions françaises, la coopérative haut-rhinoise s’en sort bien. « Malgré deux années radicalement différentes, la collecte est égale, pointe le président de la Cac. En 2021, nous avons récolté 232 000 t de maïs, et en 2022, 229 000 t. Nous avons tenu les tonnages grâce à l’irrigation. » Des rendements et prix records - qui ont bondi de 75 € en un an pour atteindre 280,5 € - ont offert à la coopérative sa bonne santé financière.
La Cac 68 créé RhénAlliance avec la coop de Sundhouse
L’un des enjeux principaux, pour maintenir de bons résultats lors des prochaines campagnes, demeure l’approvisionnement des intrants. « Pour les ammonitrates, il y a actuellement peu d’offres et les prix sont élevés, reconnaît-il. Nous allons faire les premiers apports seulement en ammonitrates, puis basculer sur l’urée, plus accessible. Nous avons également du mal à nous fournir en produits phytosanitaires, car les firmes connaissent des pénuries en emballages, en adjuvants. Là encore, nous parvenons à nous en sortir en nous ajustant : nous nous positionnons sur des produits de composition différente ou banalisés, voire en nous adressant à d’autres fournisseurs. » Des achats qui nécessitent souplesse et anticipation. La Cac a ainsi créé la SAS RhénAlliance, une union d’achat, en partenariat avec la coopérative allemande de Sundhouse, qui était déjà son partenaire pour la commercialisation des céréales, via ECU. La nouvelle structure effectue ses achats auprès d’Area.
Les projets de filières se développent
Autre projet de la Cac 68, le développement de ses filières. Le blé dur, qui avait été décimé par les pluies estivales de 2021, a donné satisfaction en 2022. Les surfaces emblavées restent entre 150 et 200 ha pour le moment. Le soja demeure un axe stratégique de la coopérative, notamment depuis le rachat du négoce Lienhart et de son usine de trituration.
« Nous fêtons aussi les 10 ans de notre activité dédiée à la production de semences de tournesol », précise Jean-Michel Habig. En semences, la coopérative pilote entre 300 et 500 ha de tournesol, 200 ha de blé, 125 ha de soja et 25 ha de maïs. « L’année dernière, c’est vrai que nous n’avons pas gagné d’argent à faire de la semence, reconnaît le président. Nous sommes en train de renégocier les contrats. »
Les chiffres de l’exercice 2021/22
- Chiffre d’affaires : 271 M€ (192 M€ en 2020/21)
- Résultat : 4,592 M€ (2,41 M€ en 2020/21)
- Redistribution : 2,146 M€ (1,771 M€ en 2020/21)
- Collecte : 353 217 t (Maïs 274 342 t, Soja 6726 t, Blé 62620 t, Orge 4143 t, Colza 5386 t)