Inondations, le Nord-Est de la France durement touché
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Les pluies des dernières semaines ont provoqué des inondations dans plusieurs régions françaises, et notamment en Lorraine. Plusieurs coopératives ont fait part à Référence agro des impacts de cette montée des eaux pour leurs adhérents.
La France a été frappée par des précipitations extrêmes la semaine du 14 juillet, marquant l’arrêt de la moisson qui avait à peine commencé. Dans le Nord-Est du pays, les cours d’eau ont débordé, entraînant plusieurs inondations. Contrairement à la Belgique et à l’Allemagne, aucune victime n’est à déplorer en France, mais ces crues ont un impact pour l’agriculture. Les coopératives situées à proximité du Rhin ont été confrontées a été l’arrêt du transport fluvial en raison des hautes eaux. L’exploitation de zones de rétention de crues, en France et en Allemagne, a permis d’endiguer le phénomène rapidement. Quant aux exploitants, déjà lourdement éprouvés par les pluies en ce qui concerne la qualité du grain, ils ont du faire face à des submersions.
Hautes eaux : les prairies inondées en Lorraine
Lorca a vu plusieurs de ses adhérents impactés, car les parcelles ont été inondées. À ce jour, certaines sont encore sous l’eau, rendant impossible leur exploitation « Il s’agit majoritairement de prairies de pâturage estival et de fauche pour les foins, indique Gautier Lerond, directeur du pôle agriculture. Le pâturage des bêtes ou l’exploitation de l’herbe est pour le moment impossible. Dans une moindre mesure, quelques parcelles de céréales ont été inondées, et ne sont pas récoltables encore à ce jour, voire détruites pour d’autres. »
La Meuse et la Haute Marne en attente de soutiens
La situation est similaire au sein d’EMC2, dont le secteur s’étend du nord de Dijon jusqu’à la Belgique. « Le département de la Meuse a été fortement touchée par l’épisode du 14 juillet, relate David Meder, directeur terrain. 70 % de nos adhérents sont aussi éleveurs, et ils ont dû rentrer les animaux à l’étable car certaines parcelles ont été inondées. Cela entraîne des problématiques sur les deuxièmes coupes d’herbe en cours et l’appétence de l’herbe plus globalement. » Certaines parcelles de céréales ont été dégradées, et notamment celles, qui se sont retrouvées « les pieds dans l’eau ». « Les syndicats d’exploitants et les directions départementales des territoires ont organisé des réunions en Haute Marne et en Meuse, auxquelles nous avons participé, précise David Meder. L’objectif de ces rendez-vous est de voir comment accompagner les agriculteurs les plus touchés. »
Risque d’embourbement des machines agricoles
Du côté de la Cal (Coopérative agricole lorraine), située dans les Vosges et le sud de la Meurthe-et-Moselle, les dégâts ont été moindres du fait de l’altitude plus élevée. « Des torrents ont tout de même traversé certaines parcelles dans les vallées, alerte Philippe Hance, responsable chaîne logistique service céréales pour la coopérative. J’ai été informé d’une parcelle où il restait de belles orges de printemps, et où l’eau est montée à quelques centimètres de l’épi. Mais cela reste confidentiel en termes de volumes. » Le problème réside plutôt dans l’embourbement des machines agricoles sur des terres qui demeurent gorgées d’eau.
Un problème rencontré même en dehors de la Lorraine. La coopérative Valfrance, active dans l’Oise et la Seine-et-Marne, fait face à une humidité importante, rendant compliquée la reprise des chantiers. « Les sols étaient déjà saturés en eau, mais avec les dernières pluies, certains endroits vont devenir inaccessibles, explique Hugues Desmet, responsable collecte de Valfrance. Il y a eu un petit mouvement de panique, car il y a eu des alertes chez les agriculteurs qui ont des terres proches de la Marne, de l’Oise et de la Seine. Ils ont moissonné ces parcelles en priorité. Le niveau de l’eau est historiquement haut pour un mois de juillet, mais pour le moment, nous avons échappé aux submersions. »