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Jérôme Calleau, InVivo, « Un tour de France pour rassurer sur la stratégie du groupe »

Le | Cooperatives-negoces

Depuis son élection en janvier à la présidence d’InVivo, Jérôme Calleau a entamé un tour de France pour aller à la rencontre des coopératives adhérentes du groupe. Une trentaine de rencontres plus tard, il livre à Référence-agro son premier bilan, nous explique les motivations d’une telle démarche et confie que le dossier Soufflet reste sujet à de nombreuses questions.

Jérôme Calleau, InVivo, « Un tour de France pour rassurer sur la stratégie du groupe »
Jérôme Calleau, InVivo, « Un tour de France pour rassurer sur la stratégie du groupe »

« Ces derniers temps, l’actualité fut très riche dans le monde des coopératives, constate Jérôme Calleau, élu président du groupe InVivo le 18 janvier 2023. Bon nombre de structures ont enregistré un turn-over dans leurs équipes dirigeantes. InVivo aussi a fait l’actualité via l’annonce de mouvements stratégiques majeurs, avec notamment le rachat du groupe Soufflet et plus récemment, le projet avec Casino. Nos adhérents ont besoin d’explications, pour comprendre, être rassurés et se sentir impliqués. Alors que depuis le Covid, les échanges ont été moins nombreux, j’ai souhaité recréer du lien en me rendant, au siège des coopératives pour écouter, expliquer, renouer le contact. »

Sur le terrain, la gestion du réseau Soufflet pose question

À ce jour, Jérôme Calleau est allé à la rencontre d’une trentaine de coopératives, de tailles différentes, dans toutes les régions. « Pour la forme, je laisse le choix aux structures qui m’accueillent, explique-t-il. Le plus souvent, j’échange avec l’équipe dirigeante et le conseil d’administration durant au moins trois heures. La liberté d’expression est réelle : ce format plaît énormément. Beaucoup de questions évoquent l’acquisition du groupe Soufflet. Je m’aperçois que, dans les zones où les deux réseaux co-existent, les inquiétudes sont encore palpables. Leur principale question : comment, sur le terrain, gérer « ce concurrent » qui fait pourtant partie de leur Union ? Une fois réexpliquée la stratégie du groupe - conserver deux politiques commerciales différentes pour répondre aux attentes de tous les agriculteurs - l’inquiétude est moins grande mais la vigilance demeure. Chacun doit se respecter et les coopératives doivent avoir en tête que la marque Soufflet, ce n’est pas le low cost du groupe ! Chaque réseau a sa raison d’être. »

InVivo, une boîte à outils amenée à grossir

Jérôme Calleau n’hésite pas à réexpliquer les atouts du groupe ainsi constitué. « Cette taille critique nous permet de proposer un large panel d’innovations pour asseoir un modèle agricole plus résilient. Je présente InVivo comme une boîte à outils dans laquelle chaque adhérent peut se servir, selon ses besoins et ses propres projets : digital, biosolutions, agriculture de précision, fertilisation… En revanche, tous affichent la même demande : les accompagner pour réduire l’usage des produits phytosanitaires. Le dossier carbone revient également régulièrement dans les échanges. Ce sujet prend incontestablement de l’ampleur. » Pour transformer le monde agricole comme InVivo l’entend, Jérôme Calleau rappelle qu’il faut l’aide de tous. « Chaque coopérative doit être proactive et ne pas hésiter à proposer ses propres idées, à faire part de ses besoins pour, qu’ensemble, nous co-construisions de nouveaux outils. »

Le projet avec Casino ne se fera pas dans n’importe quelles conditions

Lors de ces échanges, Casino fait également partie des sujets évoqués. « L’inquiétude porte sur le fait que ce groupe n’est, le plus souvent, connu que pour ses endettements. Que nos adhérents se rassurent : sur la table, nous avons listé plusieurs lignes rouges à ne pas dépasser. Ce rapprochement ne se fera pas dans n’importe quelles conditions ! »