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La Cooperl mise sur le « sans pesticide - HVE » pour sa marque Brocéliande

Le | Cooperatives-negoces

La marque de charcuterie Brocéliande, de la coopérative bretonne Cooperl, poursuit le développement de ses filières qualité. Après le « sans antibiotique », et le « bio 100 % français », elle se lance sur les productions végétales destinées à nourrir les animaux avec le « sans pesticide - HVE ».

La Cooperl mise sur le « sans pesticide - HVE » pour sa marque Brocéliande
La Cooperl mise sur le « sans pesticide - HVE » pour sa marque Brocéliande

La Cooperl mise sur le « sans pesticide - HVE » pour sa marque Brocéliande - © D.R.
La Cooperl mise sur le « sans pesticide - HVE » pour sa marque Brocéliande - © D.R.

Par sa marque Brocéliande, lancée en 2014, la Cooperl, située dans les Côtes d’Armor, valorise les pratiques plus vertueuses pour l’environnement et le bien-être animal de ses élevages porcins. Après le succès du porc sans antibiotique, le lancement d’une filière bio 100 % française, le groupe coopératif breton mise sur sa nouvelle gamme « agriculture alternative ». Elle a lancé une démarche sur ses productions végétales qui combine à la fois le « sans pesticide » et la Haute valeur environnementale, HVE, soutenue par l’Agence de l’eau Loire Bretagne. En 2021, cent éleveurs se sont engagés, sur 800 hectares, à ne plus utiliser de pesticides pour nourrir entre 300 et 400 porcs. Dix exploitations ont obtenu la certification Haute valeur environnementale en mai. « Elle est complexe à atteindre car elle concerne l’ensemble de l’exploitation, reconnaît Gildas Le Fessant, pilote « Agriculture alternative » au sein de l’entreprise. Si la HVE ne demande pas une absence totale d’utilisation de pesticides, le fait d’aller dans cette voie permet à l’agriculteur de gagner rapidement des points. »

Un surcoût plus important que sur les productions animales

Pour remplacer les produits phytosanitaires, la Cooperl mise sur le biocontrôle, les biostimulants, les couverts végétaux ou encore le désherbage mécanique. Elle a ajouté au référentiel HVE un pilier technico-économique afin que l’agriculteur mesure l’impact de son passage à cette stratégie. « Il perd en moyenne deux à trois quintaux par hectare, reconnait Gildas Le Fessant. Mais, grâce aux plus-values pour valoriser les efforts, les éleveurs ne veulent plus revenir en arrière. » Calculée selon la difficulté de l’objectif, la prime s’élève à 15 euros la tonne de blé pour des céréales HVE, 47 euros la tonne pour du « zéro pesticide » et un euro le kilogramme pour un porc nourri avec des céréales « zéro pesticide - HVE ».  « Le surcoût est plus important que pour nos filières sans antibiotique, explique Thierry du Teilleul, directeur marketing de Brocéliande. Nous essayons de proposer des prix résultant d’un équilibre entre la couverture des surcoûts et l’acceptabilité pour le consommateur. » 200 à 300 éleveurs devraient rejoindre la démarche en 2022. L’objectif est d’atteindre 10 000 ha en 2025.

Étendre le « sans antibiotique » à tous les éleveurs porcins

Si la Cooperl espère que ce nouveau segment pèsera, à terme, 10 % de l’activité de Brocéliande, elle poursuit le développement sur ses autres filières de qualité. Elle accentue notamment ses efforts sur le porc « sans antibiotique », sa démarche phare lancée en 2014 avec une quarantaine d’élevages.  Aujourd’hui bien rôdée, elle englobe près de 800 exploitations et se positionne comme le leader du marché. « Nous prévoyons une croissance de 30 % cette année, pour atteindre un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros, explique Thierry du Teilleul. Nous nous développons en Chine : une délégation est venue certifier certains de nos élevages. »

En 2018, la coopérative est passée à un cran supérieur avec le « sans antibiotique » sur toute la durée de la vie animale, et non plus uniquement à partir du sevrage. Une première. 220 éleveurs sont actuellement dans cette démarche. Les dirigeants de la Cooperl étendent cette pratique aux 1500 éleveurs porcins de la coopérative : la moitié devrait produire de la viande de porc « sans antibiotique » d’ici à la fin de l’année.

« Avoir dix à quinze ans d’avance »

Enfin, 25 éleveurs sont engagés dans le segment « bio 100 % français » lancé en 2019. « Beaucoup de productions bio en porc venaient du Danemark et des Pays-Bas : nous sommes les seuls industriels dans cette voie, affirme Bertrand Convers, responsable environnement. Nous avons ajouté une exigence supplémentaire par rapport au référentiel bio : l’absence de castration. » Les producteurs reçoivent un prix garanti sur cinq ans de 8 % de plus que les cours moyens, avec une contractualisation des débouchés sur dix ans.

Brocéliande entend rester un leader sur les filières de valorisation de la viande de porc. « Pour cela, nous devons nous assurer d’avoir toujours dix à quinze ans d’avance sur les attentes du marché et de la société », estime Patrice Drillet, le président.