La FNA Centre-Est met l’accent sur la RSE
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La Fédération du négoce agricole Centre-Est a tenu son congrès le 6 avril à Dijon. La RSE était au centre des interventions et des discussions. L’occasion de présenter les bénéfices des stratégies durables, et les belles initiatives des négoces.
« Le négoce agricole doit s’adapter aux changements et aux nouveaux enjeux, a déclaré en préambule Catherine Racle, présidente de l’entreprise Bresson et du comité Négoce Centre-Est, qui regroupe les établissements de Bourgogne-Franche Comté et d’Auvergne-Rhône-Alpes. Cela suppose une remise en question du pilotage de nos structures. »
La RSE apporte de nombreux bénéfices aux entreprises
Jean-Charles Hamelin, responsable RSE d’Eurogerm, une société spécialisée dans les ingrédients pour la production de pain, rappelle : « La RSE est au 21è siècle ce que la qualité était au 20è siècle : elle amène de l’inconfort, mais nous n’avons pas le choix ! Il faut apporter le changement. »
Un point de vue partagé par Solène Guillet, déléguée Bourgogne-France-Comté pour Afnor : « Les démarches RSE, si elles donnent parfois aux entreprises le sentiment d’être contraintes, apportent beaucoup de bénéfices : elles donnent plus confiance aux banquiers et investisseurs, permettent de réduire la consommation énergétique et ce faisant, font faire des économies importantes. Sur les aspects sociaux et sociétaux, la RSE réduit le taux d’accident du travail, le turn-over du personnel et améliore la résilience des entreprises. Lors de la crise Covid, celles qui avaient déjà mis en place un dialogue avec leurs employés, du télétravail, des partenariats élargis, s’en sont mieux sorties . »
Bresson définit sa politique RSE
Agnès Hue et Sylvie Richard-Bou Saada, respectivement directrice administratif et financier et responsable QHSE de Bresson, ont présenté la stratégie RSE du négoce. La petite structure, qui emploie 35 personnes, a participé à un groupe de travail de la FNA, qui l’a amenée à faire un auto-diagnostic sur plusieurs indicateurs : économie, environnement, consommateurs, etc. « Nous nous sommes aperçues que nous faisions déjà beaucoup, s’est enthousiasmée Agnès Hue. Nous ne partions pas de rien. » Les deux salariées du groupe ont élaboré une charte éthique, adoptée par la direction, puis présentée aux salariés, aux partenaires et aux fournisseurs.
La stratégie de RSE de Bresson s’appuie sur plusieurs leviers : la structuration de filières locales, comme l’huilerie, la moutarde, l’orge qui est à 50 % destiné aux malteries locales, le blé CRC, label rouge, agri-éthique mais aussi le développement d’une filière bio. Le recyclage des déchets du négoce est également un volet important de la politique RSE, avec notamment le recyclage des papiers par une entreprise locale, Elise, qui emploie des personnes en situation de handicap.
Formation, promotion interne et identification des points de vigilance
Un volet formation et bien-être en entreprise a également été développé, avec par exemple la cooptation dans le cadre de recrutement, la promotion interne, ou la possibilité pour les jeunes saisonniers de passer leur Toeic, une certification internationale pour évaluer les compétences en anglais. « Il est difficile de recruter des jeunes, admet Agnès Hue. Les accompagner dans leur formation professionnelle permet de les fidéliser et de les faire revenir d’une année à l’autre ».
Enfin, Bresson, qui a bénéficié du soutien du Médef, de l’Apec, d’Occapiat et de la chambre du commerce et de l’industrie, a mis en place une enquête en interne, menée par un prestataire, pour interroger anonymement les employés sur les points de vigilance pour l’entreprise. Dans ses projets futurs, le négoce se penche sur l’intéressement pour les employés, la labellisation au Club des entreprises qui s’engagent sur le territoire et à l’amélioration de l’inclusion.
Maison Cholat adapte le travail aux besoins des employés
Autant de démarches applaudies par les négoces et leurs partenaires présents sur place. « Nous avons recruté il y a deux ans une personne en charge de la RSE, explique, à l’issue du congrès, François-Claude Cholat, président du négoce éponyme. La prochaine étape va être en octobre : la présentation du rapport complet qui est en cours d’élaboration, avec les indicateurs et les pistes sur lesquelles nous voulons progresser. » Pour autant, la maison Cholat est déjà active sur le volet RSE, sur la gestion des déchets, la biodiversité, la gestion du travail en entreprise. « Nous adaptons le travail aux employés qui ont des enfants, ou, par exemple, à une salariée qui participe à un programme de mentorat, pointe François-Claude Cholat. Nous avons aussi aidé huit Ukrainiens. Notre adaptation est tournée vers l’extérieur ! »
« Je constate que l’impulsion du dirigeant est primordiale pour la RSE, conclut Tristan Lamy, directeur développement et transition des entreprises et de l’agriculture du Crédit Agricole Champagne Bourgogne. La balle est dans votre camp ! Vous appartenez à un écosystème et à une filière, et d’autres entreprises ne vont pas vous donner le choix. Anticiper les changements nécessaires, c’est plus sécurisant que de les subir. »